Qu'on peut traduire par nettoyeur de rue ou film à succès, titre d'une publication bimensuelle berlinoise qui met un peu d'argent dans les poches de gens sans toit.
Strassenfeger est en effet un des deux journaux de sans-abris de Berlin, avec motz, que je présente ici comme je l'avais fait pour Faktum à Göteborg et The big Issue à Cambridge. Je n'aimais pas l'Itinérant en France, que je trouvais laid et qui défendait vraiment tous les opprimés, y compris l'ancien président iranien et Claude Allègre ce qui me mettait mal à l'aise. Je n'avais pas envie d'en soutenir la publication du coup, même si évidemment les vendeurs avaient bien besoin de fric.
J'ai un peu lu les deux journaux berlinois au départ, avant d'en avoir marre de motz, que je trouve moins bien fait, moins intéressant, moins compréhensible. Strassenfeger est un journal sympathique, même pas moche, avec des articles sur des sujets comme les passions des gens, l'eau à Berlin, l'identité sexuelle, plein de choses quoi, et bien sûr la précarité avec la page de conseils pour les gens recevant des allocs. Il donne également des idées de sortie.
Et aussi une fois un article sur les tricoteurs qui font des oeuvres dans la rue, comme des graffitis, en sacrément plus cool je trouve.
Le geste d'achat du journal est un mini acte de générosité (1€50 dont 90 centimes pour le vendeur), d'ailleurs vu comme ça je suis sans doute bien méchante de ne pas acheter les journaux de sans-abris que je n'aime pas lire. Seulement voilà, je joue le jeu de ne pas prendre les vendeurs pour des mendiants - ou je dis ça pour justifier ma radinerie, même quand ils me font croire qu'ils n'ont pas de monnaie et que je dois leur dire avec le sourire que je suis persuadée du contraire.
Avec ce niveau de bonne volonté minimal, j'aime bien mon achat, assez aléatoire d'ailleurs, ici pas de vendeur placé à un point fixe que j'aurais repéré, parfois je les vois même dans le métro ou dans un bar. Et je lis le papier, contrairement au chef d'un parti de gauche interviewé dans un des derniers numéros, ce qui m'avait surprise comme déclaration.
Je veux dire, si c'est juste pour refiler du fric avec un objet symbolique à vendre, pourquoi ne pas vendre un paquet de mouchoirs ou une chaussette ? Les journalistes bénévoles font du bon boulot, autant en profiter.
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