La Nantaise aime nager, moi aussi, ça nous permet de faire des sorties piscines en duo, elle avait ainsi découvert ma piscine à Cambridge où j'écoutais de vieilles dames bavarder, et aussi celle de Maisons-Alfort, là où il fallait presque montrer une copie de son acte de naissance et un extrait de son casier judiciaire daté de moins de trois jours pour avoir une réduc' à l'entrée, même quand la caissière nous avait déjà vus vingt fois. A Berlin, je l'ai emmenée à vélo de bon matin découvrir celle d'Olympiastadion, qu'elle a appréciée malgré la fatigue du trajet en pédalant, faut dire qu'avec le soleil, nous avions une lumière splendide dans l'eau.
Dans la continuation de cette matinée bien commencée, et de notre visite guidée de Berlin la veille sur le thème du IIIe Reich, nous avons ensuite visité le stade construit pour les JO de 1936, puis rénové pour la coupe du monde de football de 2006. Du fascisme au coup de boule de Zizou, le temps a passé, mais certaines traces sont restées.
Vous l'aurez deviné, les photos sont de la Nantaise !
Déjà, l'entrée du stade est imposante. L'architecture a ce je-ne-sais-quoi qui la fait bien correspondre à son époque, au moins dans mes clichés personnels.
A l'intérieur, ce qui est censé impressionner, c'est le toit porté, qui a une ouverture donnant vers le clocher, ce qui est un défi technique, nous avait dit un guide l'été dernier, à Dômeu et moi. La visite guidée n'est pas à conseiller aux personnes intéressées plus par l'histoire que le foot, même si j'avais fait une formidable découverte en pénétrant dans la tribune VIP : les sièges y sont tellement confortables que finalement, je veux bien devenir chancelière, avant je me disais que devoir aller regarder des matches serait une corvée.
La tribune où s'assoie maintenant Angela Merkel correspond à celle d'Hitler... rabotée au passage, cependant.
Le billet d'entrée au stade sert aussi à aller dans la tour, le plus intéressant je trouve. Dedans, il y a une expo sur les JO de 1936 et le devenir du stade après ceux-ci. Je trouve passionnant de lire comment ces jeux étaient censés être un étalage de gloire pour les Nazis, et aussi qu'en ces temps sombres, il y avait quand même les chouchous du public et les surhommes, comme à Londres l'an dernier. La magie des JO, avec des choses qui font moins rêver. Le stade a aussi permis de recevoir le Duce, Hitler réservant un accueil de roi à Mussolini. Brrr.
En montant, on voit une cloche qui appelle la jeunesse du monde. La cloche originale est exposée devant le stade, sérieusement amochée par une balle.
D'en haut, on voit Berlin, avec des panneaux bien faits pour repérer les monuments. Evidemment, le stade est inratable.
Et on voit aussi la colline du diable, Teufelsberg, artificielle. Elle est en effet constituée des débris de l'Ouest de Berlin, notamment des traces du nazisme à faire disparaître, selon notre guide de la veille. Un nom bien choisi, et qui aujourd'hui et par le sport peut trouver une signfication différente le 31 décembre : son ascension fait de la course de la Saint-Sylvestre ce qu'elle est, à savoir une course pour le moins éprouvante.
Stade olympique et colline hérités du nazisme sont maintenant bien intégrés à une vie berlinoise plus inoffensive, même si voir une troupe de supporters d'Hertha BSC (une des deux grosses équipes de Berlin) se diriger vers le stade peut faire peur !
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