Vous ne comprenez pas le titre ? Bah, moi non plus je ne savais pas de quoi il s'agissait lorsqu'une de mes collègues a envoyé un courriel à quelques élues leur proposant de l'accompagner à cet événement en remplacement de son amie lui ayant fait faux bond. Un peu comme la fois où j'avais été, en France, dans ma jeunesse, invitée à un "bbq", un barbecue, je me suis sentie honorée de recevoir une proposition de sortie, mais bête. J'ai alors googlé la chose.
Kluftinger est un commissaire fictif héros d'une série de romans policiers bavarois à succès, et une lecture par ses auteurs est en fait un spectacle humoristique autour de ces oeuvres. Comme aucune des autres élues n'était libre, et que je suis curieuse, j'ai acheté la place de l'amie lâcheuse.
Photos de Helmut Henkensiefken prises sur le site de Kluftinger où on peut entendre une vache faire "mouh".
Faut dire que c'était dans un cabaret-théâtre à seulement quatre kilomètres de l'appart, ça a aidé ma motivation de marmotte pour une sortie un soir de semaine. Ma collègue avait peur que je ne m'amuse pas, moi aussi, même si j'avais lu sur internet qu'on pouvait rire sans avoir lu un seul des romans. Fort heureusement, c'était vrai.
La série de romans policiers a été écrite par deux hommes d'une quarantaine d'années, Michael Kobr et Volker Klüpfel, qui ont des prénoms contrairement à Kluftinger, enfin des prénoms que l'on connaît. Kluftinger déteste en effet le sien et le cache. Ce policier bavarois catholique est parfois un peu bête selon ma collègue, et très allergique aux nouvelles technologies, je l'ai vu sur scène aussi lorsqu'un extrait lu et joué le montrait découvrant Skype, ou qu'un autre racontait qu'il ne parvenait pas à prendre en photo une marque intéressante sur la main d'un cadavre avec son téléphone multifonctionnel flambant neuf.
Les deux auteurs, très pêchus, ont lu des extraits donc, mais avec une mise en scène, le tout avec un humour très bon enfant. En Bavière, y'a des vaches, des églises, des tracteurs, les deux auteurs se moquent du physique de l'autre, une découverte de cadavre découpé en Suède est sacrément plus banal qu'en Allemagne (les Krimis suédois sont réputés glauques), etc. Pas trop dur à suivre, et plutôt agréable. J'ai beaucoup ri en voyant un des auteurs entonner l'hymne bavarois, freiné par son collègue lui disant "Hé ça fait trop CSU !" (le parti de droite catho bavarois), ce à quoi il répond "L'hymne bavarois n'appartient pas à la CSU, la Bavière ok, mais pas l'hymne". Y'a d'autres choses auxquelles j'ai moins ri, évidemment, cependant j'ai passé une bonne soirée en voyant les deux auteurs bouger devant leurs montagnes et leur vache en carton pâte.
Les deux écrivains ont également montré une vidéo d'une journée de recherche sur le thème du yoga dans une foire-expo, Kluftinger se mettant à cette chouette discipline dans le dernier opus. J'ai trouvé cela amusant bien sûr, tout comme la lecture de l'extrait concernant la première séance du commissaire, où de nouveaux noms étaient attribués aux figures, ce que je fais parfois moi-même, parlant de bateau coulant plutôt que de bateau. Humour facile, mais cela reste très rafraîchissant de rire.
On peut dire qu'ils maîtrisent bien leur affaire, ces spectacles ont du succès, les produits dérivés comme les t-shirts aussi, m'enfin tout le monde a l'air content d'en profiter pour rencontrer les auteurs.
Etape suivante de ma plongée dans cette oeuvre policière bavaroise, la lecture d'une des romans de la série bien sûr ! J'ai expressément demandé à ma collègue de ne pas me prêter celui qu'elle allait faire dédicacer, trop de responsabilité je trouve, mais j'en ai donc un en réserve maintenant, et il me tarde de commencer à en tourner les pages, ce devrait être divertissant. Dommage pour l'amie de ma collègue qui a raté cette soirée, tant mieux pour moi... Et pour le copain de cette collègue qui l'aurait accompagnée en cas de besoin, avec une motivation pas vraiment apte à déplacer des montagnes bavaroises. Chacun ses goûts !
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