Querstadtein: Visite du centre guidée par un SDF

A Savignyplatz, il y a souvent un SDF punk adorable sur les marches de la station de S-Bahn, que je remarque parfois ailleurs, notamment au supermarché, seul ou avec ses potes. Ce jeune homme est assez connu pour que deux Berlinoises même pas du quartier à qui j'en parlais voient bien qui il est. Il apostrophe gaiement les passants, propose son aide pour porter les valises et lit beaucoup. Malheureusement, récemment je l'ai vu après quelques semaines sans le croiser, et j'ai eu beaucoup de peine en voyant sa décadence physique. Notre cher SDF a clairement augmenté sa consommation d'alcool et y gagne un visage et un torse gonflés, maladifs. Il a pris dix ans en quelques mois. 

Je n'ai rien fait pour lui, je ne lui donne ni plus ni moins de pièces qu'avant, mais ça m'a fait googler quelques pages sur les SDF à Berlin et découvert une association proposant des visites de la ville guidées par d'anciens SDF. Samedi, avec Tôgueu, le grand frère de Dômeu, nous avons suivi un ancien alcoolique sans abri dans le centre de Berlin.

Kriminelles Berlin (Berlin criminelle)

La semaine dernière, grâce au recrutement de bouche-à-oreille d'autres participants, nous avons été assez nombreux pour suivre une visite guidée de Berlin sur le thème de la criminalité d'hier et d'aujourd'hui, riche en anecdotes. Nous connaissions l'entreprise depuis une visite guidée sur la vie juive, et sommes intéressés par toutes les histoires, même les glauques.

  

Russicher Zupfkuchen

J'ai assez parlé de course à pied ces derniers temps à cette adresse. Il est temps que je vous présente le meilleur gâteau de la terre : le Zupfkuchen dit russe.

BIG 25 (et SMALL 10) Berlin

Je rêvais déjà de courir les 25km de Berlin en 2013. Malheureusement, avec toutes les andouilles se mariant début mai, ça n'a pas été possible avant cette année.

Alex

La semaine dernière, Dômeu et moi sommes passés du côté d'Alexanderplatz. J'y passais autrefois tous les jours entre mon RER (S-Bahn) et mon tram ou à vélo, à l'époque où je bossais à l'Est de la ville. Maintenant, ça me dépayse d'aller faire un tour au milieu de ces immenses bâtiments, à qui le gris du ciel va si bien.

FU Campus Lauf

Récemment, un ami nous a proposé de courir 10km sur le campus de la Freie Universität avec lui et une autre amie... Et Dômeu a dit oui ! 

Jüdische Friedhöfe (cimetières juifs)

Lors d'une balade dans Berlin avec ma prédécesseuse et sa maman, j'ai eu l'occasion de visiter deux cimetières juifs de plus, après celui de Weissensee. L'un détruit, l'autre non, tous deux envahis de lierre, beaux lieux de souvenirs.

Hundebesitzer (propriétaires de chiens)

Un coureur, c'est un comme un chien. ça aime courir au grand air, ça sent pas forcément très bon, et ça veut même parfois faire pipi derrière un buisson. Et forcément, ça fréquente les mêmes lieux et ça se croise avec plus ou moins de bonheur.

Ma chère collègue qui fait du sport pour chiens avec sa chienne bien élevée m'a rapporté un des sujets de l'examen qu'elle a passé pour avoir un diplôme de dressage.

Vous vous promenez avec votre chien qui court sans laisse. Vous voyez un coureur venir dans la direction opposée. Quel est le comportement correct à avoir ?

- Je laisse le chien continuer à courir.

- Je prends le chien en laisse et je passe ainsi à côté du coureur.

- Je demande au coureur de ne pas passer si près.

- Je crie "Mon chien ne fait rien !".

- Je tiens mon chien par le collier, mais je l'encourage à aboyer, afin que le coureur ait au moins un peu de respect. 

Pour elle, comme elle est intelligente et gentille (d'ailleurs est-ce que ça se dit intelligentille ?), la question est facile. Elle tient son chien pour éviter tout problème. Du coup, elle désespère un peu des propos idiots que j'ai déjà entendus. Petite sélection plus bas, illustrée par des photos de son chien qui lui est bien élevé, merci à elle pour ses illustrations !

 Salut, moi je bouffe personne mais je souris à la vie.

Rostock

Lorsque nous sommes allés à Rügen, nous avons profité des offres de la Deutsche Bahn pour voyager à bas prix dans des trains régionaux, achetant des tickets répondant aux doux noms de Schönes-Wochenende-Ticket (ticket bon week-end), Quer-durchs-Land-Ticket (ticket traversée du pays). On nous a ensuite dit que les Ostseetickets (Tickets Mer Baltique) sont moins chers, mais l'interface de la DB ne nous l'avait pas révélé, tant pis.

Avec de tels tickets, qu'ils soient les moins onéreux ou pas, on peut voyager toute la journée dans le territoire qui va bien, sans place réservée, dans des trains ma foi plutôt confortables - Dômeu a dormi comme un bébé dans l'un d'entre eux. On peut noter quels trajets et changements seront les plus malins. La DB a la bonté d'indiquer les quais bien à l'avance, pas comme certaines compagnies ferroviaires (SNCF, sens-toi visée). J'avais déjà découvert le principe de ces billets lors de mon stage à Leipzig en 2009. Avec eux, j'avais fait quelques agréables virées, à Berlin, Dresde et Weimar.

En regardant les horaires possibles du retour de Rügen, nous avons vu que nous pouvions changer de train à Rostock, et décidé d'en profiter pour faire une pause déjeuner de deux heures dans la ville portuaire. L'interface de la DB ne nous a certes pas indiqué le ticket le plus avantageux, mais nous a laissé la possibilité d'indiquer un arrêt plus long à Rostock.

Stockbrot (pain sur un bâton)

Lors de notre petit voyage sur Rügen, après notre rando, nous avons fêté Pâques comme des païens autour d'un feu de camp sans eau bénite. L'idée ? Boire du vin chaud à côté d'autres touristes de l'auberge de jeunesse, surtout des familles, en nous initiant à la version allemande des chamallows grillés, que Dômeu connaissait d'un voyage scolaire, et que je n'avais vue qu'à la télé dans Karambolage... Le pain cuit sur un bâton.

 

Auf Rügen wandern (randonner sur Rügen)

Sur Rügen, nous ne sommes pas contentés de nous renseigner sur l'histoire de Prora, mais avons aussi et surtout passé toute une journée à nous balader sur la côte.

Nous avons pris un bus de Prora à Sassnitz, avons randonné jusqu'à Königstuhl, sommes revenus à Sassnitz, y avons pris un bateau vers Binz, et avons fait le chemin du retour à Prora à pied. Comme la carte ci-dessus piquée ici le montre, nous sommes donc restés au Nord-Ouest de l'île et n'avons exploré qu'une toute petite, petite partie des lieux (la partie "Jasmund"). 

C'était quand même sportif. J'illustre la notion par une statue de Sportler (sportifs) vue en face de notre auberge de jeunesse, datant de la RDA. Le gugus a vraiment une tronche étrange, mais ça ne dérange apparemment pas sa naïade [elle préfère regarder ailleurs, ce qui peut se comprendre néanmoins si on pense à la vision qu'elle aurait en tournant la tête, Note pertinente de Dômeu]. 

Je me propose maintenant de vous assaillir de jolis clichés pris par Dômeu, en guise de publicité pour l'île Rügen et de remerciement au ciel pour sa météo d'enfer.

Ehemaliges zukünftiges KdF-Bad in Prora (ancienne future station balnéaire de KdF à Prora)

A l'occasion du week-end pascal, Dômeu et moi avons décidé de quitter Berlin quelques jours. J'ai suggéré le bord de la Mer Baltique, et lui s'est souvenu d'un article de Slate évoquant une auberge de jeunesse occupant une petite partie d'un lieu assez particulier à fort intérêt historique : la station balnéaire pour petites gens projetée par les Nazis à Prora, sur l'île de Rügen.

 

Raus aufs Land! (À la campagne !)

Il y a déjà deux semaines, Dômeu et moi partions à la découverte d'un bout du Brandebourg, le Land qui entoure Berlin. Dômeu est en fait parti le samedi midi, après moi, pour pouvoir boire une bière (ou plus, qu'en sais-je) avec ses potos et faire le marché le samedi matin (il s'achète une auréole de mari parfait je crois). Pendant ce temps, j'étais déjà à la cambrousse, prête à zoner sans ordi à Marienwerder, au Nord de Berlin. 

Kohl

Kohl n'est pas seulement le nom d'un ancien chancelier allemand, mais aussi la traduction de chou. Du chou comme dans la choucroute, du chou rouge si on écrit Rot devant, de Bruxelles avec le préfixe Rosen... Et un élément assez fréquent dans la cuisine locale, aussi cliché que cela semble. Chez nous, le chou était jusqu'à peu moins présent, absent pour ne rien vous cacher, mais Dômeu a récemment décidé d'acheter autre chose que des carottes, des poireaux et des oignons et de nous rapporter un chou.

Le dit chou était très mignon, mais nous ne savions même pas quoi en faire, et avions presque peur qu'un petit garçon tout nu en sorte en braillant si nous le laissions dans un coin. 

Heureusement, Blanche Caramel est venue à notre rescousse.

Outre-Ring

Une fois n'est pas coutume, le concert de l'orchestre de Dômeu m'a obligé à me bouger les fesses un peu plus loin qu'à trois pas de chez nous sans toutefois me mener jusqu'à la Philarmonie. En effet, cette fois, Dômeu et ses camarades se sont produits à la Maison de la radio-télévision, à au moins trois arrêts de métro de notre appartement. Qu'à cela ne tienne, j'ai franchi le Ring (le périph) et inventé le jeu de mots de la semaine (le titre de l'article).

Au programme, une première partie plutôt moderne et la 6^e symphonie de Tshaikowski en deuxième partie. En général, je manque d'enthousiasme pour les pièces modernes. Je suis consciente que tricoter ou lire pendant ces morceaux serait impoli. Pour en être sûre, je redemande à Dômeu à chaque fois si ce serait vraiment irrespectueux, après tout les règles pourraient changer, comme la société évolue. Trêve de plaisanterie, j'essaie de me faire à l'avancée de notre société qui invente une musique chelou que je dois cependant toujours écouter avec attention pour l'apprécier. 

Anti-Krieg-Museum (musée contre la guerre)

Ces temps-ci, je surveille mes simulations comme le lait sur le feu et j'essaie d'avancer au mieux la révision d'un article parce que si je crois mon chef ma thèse toute entière dépend du sort de ce manuscrit. Sérénité, me voici. Cela dit, ces travaux me plaisent bien, et me retrouver dans mon cher bureau un dimanche m'a permis de proposer à Dômeu d'aller à deux pas de là dans un petit musée qui a le mérite d'exister : le musée contre la guerre.

Karmageddon

Hier, Dômeu a tenu à aller voir le film „Interstellar“ en me disant qu’il était nominé aux Oscars et par conséquent sans doute bien fait (après avoir regardé en fait, c'est juste dans les catégories techniques, note de Dômeu). J’avais le souvenir d’une bande-annonce plutôt tentante, aussi ai-je accepté cette sortie, espérant être happée par une belle histoire. Alors que finalement, nous avons plutôt été happés par un trou noir de l’ennui. Heureusement, Dômeu a su redonner du potentiel dramatique à notre soirée par sa malchance.

[Alerte au divulgâcheur - spoiler en anglais.] [Pour la complétude, un autre spoiler nous a beaucoup plu]

Théorie du genre

Comme le curé qui nous a mariés l'a compris, Dômeu et moi ne sommes pas spécialement adeptes des clichés hommes/femmes. [C'est pour ça qu'il a souri bizarrement en nous tendant des feuilles avec mon texte surligné en rose et celui de Dômeu surligné en bleu.] D'ailleurs si nous avons des enfants ils s'appelleront Claude, Dominique, Camille, Yann, et nous ne révélérons à personne leur sexe. 

D'accord, je plaisante. En revanche, ce à propos de quoi je suis vraiment sérieuse, c'est que nous aimons faire des blagues sur le sujet parce que nous ne nous voyions pas faire autre chose que tourner en dérision les clichés qui nous sautent aux yeux au supermarché.

Schlittschuhlaufen (patinage)

[Ouais des fois l'allemand c'est difficile.]

Avant les fêtes, un de nos amis berlinois nous a très gentiment proposé de faire du patin à glace avec lui dans un stade non couvert au Sud de la ville. Dômeu, rodé aux balades en rollers dans Marseille dans sa jeunesse, était d'emblée très enthousiaste. Moi... moins, malgré ma curiosité, parce que j'avais appris à patiner en EPS à 16 ans, d'abord penchée et appuyée sur un plot puis assez à l'aise pour une choré simplissime, et oublié comment on le fait depuis. Lorsque le premier rdv proposé par notre ami s'est avéré être pendant mes vacances, j'ai fait l'épouse modèle en disant à mon mari d'aller s'amuser sans moi, à grand regret - un peu comme quand je lui ai dit de faire sa raclette avec des collègues en mon absence. [La charcut et moi nous sommes dit au revoir il y a un peu plus d'un an.]

Dômeu a passé une excellente soirée sous les étoiles en glissant avec aisance et en bonne compagnie. De ce fait, une deuxième date nous a été proposée, et là, plus moyen de se débiner.

Some folks want to be like an ostrich (Certains veulent être comme une autruche)

[Mais pas nous. Du moins, nous l'espérons.]

A Berlin aujourd'hui, comme dans beaucoup d'autres villes on a été Charlie, pour exprimer sa compassion  après les attentats à Paris cette semaine. Dômeu m'a rappelé fort à propos la chanson entonnée lors d'un rassemblement à Oslo lors du procès de Breivik. Le criminel prétendait que ses paroles en faisaient de la propagande marxiste, alors que c'est simplement beau d'y croire. Et très mignon, aussi, mais avant tout beau.

 

La façade de l'ambassade de France à Berlin.

Wir sagen "ja"! (Nous disons oui !)

La Deutsche Bahn a beau avoir supprimé notre chère liaison Paris-Berlin en train de nuit, nous nous devons de reconnaître qu'elle fait des efforts en faveur de l'environnement, ou au moins est très douée en écoblanchiment (greenwashing). Le dernier courrier qu'elle nous a envoyé nous a à ce titre fait très plaisir.

Sapin plutôt que poubelle, slogan qui sonne bien.

Gegen den Strom (à contre-courant)

"A quel point peut-on vivre moins dangereusement en suivant le troupeau et en respectant sans réfléchir de vieilles traditions, au lieu de nager à contre-courant pour ses convictions et d'en supporter toutes les conséquences comme paria." interrogeait depuis son exil la pacifiste Constanze Hallgarten, parmi les premiers intellectuels à condamner le national-socialisme. 

Une belle citation, que j'ai photographiée comme un mouton après une autre visiteuse du Mémorial de la résistance allemande devant moi, cependant pas contre mes convictions. Dômeu et moi avons enfin mis les pieds dans ces lieux qui furent un des principaux théâtres du coup d'Etat manqué de 1944, et abritent désormais une exposition permanente sur des opposants de toutes sortes au régime nazi, au destin souvent malheureux.

Tour de Marseille par ses travioles

On l'aura compris, on ne bloggue pas que sur Berlin ici. Afin de nous souvenir de la douceur du climat marseillais en ces jours berlinois plus frisquets, nous nous proposons de vous conter notre tour dans Marseille par des rues étroites qui, étrangement, sont très peu décrites sur internet. Maintenant, ptêt que si des gens ne possédant pas le prospectus "De Castellane à Notre-Dame-de-la-Garde par les travioles" googlent "travioles Marseille", ils auront un résultat pertinent, certes sans carte.

Note bene : cet article n'est sponsorisé ni par une marque automobile ou de scooter, ni par la Vierge Marie. Les placements de produits sont fortuits.

Biscuits bre(teu)tons

Commençons l'année comme il se doit : par une recette follement grasse et sucrée ! Pour Noël, Dômeu a reçu un livre de recettes authentiques étrangement nommé "Made in Bretagne" ce qui n'est pas la langue locale. Merci à sa tante et marraine ! Le livre a été publié aux éditions Larousse, écrit par Sarah Schmidt et illustrée par les photos d'Aline Caron. Parmi les délices présentées* dans ce petit ouvrage aux photographies alléchantes et colorées, les palets. Dômeu a décidé d'essayer cette recette pour en apporter à notre réveillon, où les biscuits furent notamment définis comme un rêve par un convive qui s'en est enfilé assez pour organiser une grosse partie de palets dans ses entrailles. C'est donc avec une grande modestie que nous vous donnons les clés du succès.

* : Dômeu vient de découvrir ces satanés pluriels féminins.