"Si vous avez apprécié cette visite souterraine et si vous souhaitez nous aider, s'il vous plaît, parlez de cette visite autour de vous" : cette supplique de notre guide nous amène tout naturellement à ce billet de blog car, disons le tout de suite, nous avons été passionnés par cette visite d'un abri anti-aérien de la seconde guerre mondiale. Mettons les choses dans notre contexte : la météo toute foireuse de ces derniers temps n'épargne pas l'Allemagne. Mais lorsqu'un ami et son camarade viennent visiter notre ville d'adoption, il faut savoir faire fi des gouttes (tels d'authentiques bretons !) et tâcher de faire découvrir Berlin. Dans ce cas, aller voir ce qui se passe sous terre était du coup une plutôt bonne idée. Descendons donc de quelques étages...
L'entrée de l'abri
De la même manière que les cataphiles à Paris, des Berlinois se passionnent pour le sous-sol de leur ville. Celui-ci est assez particulier, car la ville de Berlin a été construite sur des marais, la nappe phréatique est très haute et interdit de creuser bien profond (le côté pratique de la chose, c'est que vous n'aurez que rarement à descendre beaucoup d'escalier pour vous retrouver dans le métro). Ces passionnés se sont rassemblés dans une association. Et cette association a décidé, face à l'afflux de faux guides déclarant tout et n'importe quoi au sujet des sous-sols berlinois, de mettre en place des visites guidées de certains lieux : un abri anti-aérien, les tunnels d'évasion des est-allemands, une brasserie pour ne citer qu'eux.
Dans notre cas, il s'agissait d'un espace construit avec le métro berlinois qui était resté vide et qui a été transformé en abri lorsque, au moment de la deuxième guerre mondiale, Hitler s'est aperçu que la capitale de son Reich n'allait pas être épargnée par les bombardements, contrairement à ce qu'il s'imaginait avant de partir en guerre. C'était un abri pour de faux, vu l'épaisseur des murs il n'aurait résisté à rien.
Pillé après la deuxième guerre mondiale par des Berlinois (et surtout des Berlinoises, vu que leur maris n'étaient souvent pas rentré de guerre) pour essayer de subsister dans une ville complètement en ruine et affrontant les hivers les plus froids du siècle (entre autres horreurs, il y avait aussi une pratique systématique des viols par les soldats de l'armée rouge), l'abri a été remeublé par l'association avec des pièces collectées à droite à gauche, afin de raconter une histoire différente dans chaque pièce. Et il est vrai qu'il y en a beaucoup qui ont un lien avec ce monde souterrain, la préparation de la guerre, la propagande forçant à l'achat de produits de protection aérienne (le pot de chambre spécial abri, par exemple), la démilitarisation (et le souci de devoir détruire des bunkers capables de résister aux bombardement : la dynamite ne suffit pas !), la vie à 60 dans une salle minuscule (il fallait bien que tout le monde puisse rentrer dans l'abri), les découvertes de l'association (et, en particulier, celle d'une machine "enigma", malheureusement mal en point).
Notons une de leurs découvertes qui a rendu un grand service à d'anciens travailleurs forcés de l'Est, considérés comme des sous-hommes par les nazis : les creuseurs ont trouvé une liste de travailleurs, et sont allés en Ukraine chercher ces gens pour qu'ils touchent une compensation financière de l'Etat allemand. Ces pauvres gens, exploités par les nazis, ont dû se cacher une fois rentrés chez eux, car là-bas, on les aurait pris pour des collabos - bizarre d'avoir survécu quoi. Grâce aux creuseurs, ils ont touché de l'argent donc, mais aussi pu se poser en tant que victimes, pour la première fois de leur douloureuse vie. Une belle histoire.
Bref, une visite à faire si vous passez à Berlin, avec le léger souci de devoir s'y rendre à deux fois, l'absence de possibilité de réserver et la vente des billets ne commençant que le jour même, il faut arriver tôt pour être certain d'avoir des places !
Dans notre cas, il s'agissait d'un espace construit avec le métro berlinois qui était resté vide et qui a été transformé en abri lorsque, au moment de la deuxième guerre mondiale, Hitler s'est aperçu que la capitale de son Reich n'allait pas être épargnée par les bombardements, contrairement à ce qu'il s'imaginait avant de partir en guerre. C'était un abri pour de faux, vu l'épaisseur des murs il n'aurait résisté à rien.
Pillé après la deuxième guerre mondiale par des Berlinois (et surtout des Berlinoises, vu que leur maris n'étaient souvent pas rentré de guerre) pour essayer de subsister dans une ville complètement en ruine et affrontant les hivers les plus froids du siècle (entre autres horreurs, il y avait aussi une pratique systématique des viols par les soldats de l'armée rouge), l'abri a été remeublé par l'association avec des pièces collectées à droite à gauche, afin de raconter une histoire différente dans chaque pièce. Et il est vrai qu'il y en a beaucoup qui ont un lien avec ce monde souterrain, la préparation de la guerre, la propagande forçant à l'achat de produits de protection aérienne (le pot de chambre spécial abri, par exemple), la démilitarisation (et le souci de devoir détruire des bunkers capables de résister aux bombardement : la dynamite ne suffit pas !), la vie à 60 dans une salle minuscule (il fallait bien que tout le monde puisse rentrer dans l'abri), les découvertes de l'association (et, en particulier, celle d'une machine "enigma", malheureusement mal en point).
Notons une de leurs découvertes qui a rendu un grand service à d'anciens travailleurs forcés de l'Est, considérés comme des sous-hommes par les nazis : les creuseurs ont trouvé une liste de travailleurs, et sont allés en Ukraine chercher ces gens pour qu'ils touchent une compensation financière de l'Etat allemand. Ces pauvres gens, exploités par les nazis, ont dû se cacher une fois rentrés chez eux, car là-bas, on les aurait pris pour des collabos - bizarre d'avoir survécu quoi. Grâce aux creuseurs, ils ont touché de l'argent donc, mais aussi pu se poser en tant que victimes, pour la première fois de leur douloureuse vie. Une belle histoire.
Bref, une visite à faire si vous passez à Berlin, avec le léger souci de devoir s'y rendre à deux fois, l'absence de possibilité de réserver et la vente des billets ne commençant que le jour même, il faut arriver tôt pour être certain d'avoir des places !
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