Dômeu et moi aimons beaucoup regarder des séries, notre chouchou étant à ce jour la série politique danoise Borgen. Une série, c'est un plaisir à long terme, un épisode par-ci par-là, avec un bon repas ou une bonne boisson chaude, calés sur le canap'. Histoire de nous cultiver un peu, j'avais demandé à mes collègues quelles séries allemandes ils me conseilleraient de regarder - à table ils parlaient plutôt d'Homeland, pas très teuton. Dans la liste, beaucoup de Krimis ou séries policières, mais aussi "Türkisch für Anfänger" qui avait eu un grand succès y'a quelques années. Une comédie familiale colorée au trait forcé, qui nous a finalement assez vite séduits.
La série tourne autour de Lena, une jeune ado berlinoise dynamique et drôle dont la mère Dorris, psychologue, décide de s'installer avec son nouvel homme, Metin, policier d'origine turque. Sa petite famille de trois, elle, sa mère et son frère Niels - inutile bien sûr ce frère, se retrouve donc transformée en Patchworkfamilie avec Metin donc, son fils Cem la petite caillera de l'âge de Lena, et sa fille Yağmur ultra-pratiquante de l'islam, légèrement plus jeune.
Alors ne nous voilons pas la face, les clichés et exagérations sont de sortie : Yağmur prêche sur l'interdiction d'aller en boîte, Cem est un vrai mec qui s'offusque que Dorris ne cuisine pas pour la famille. Mais le tout reste tendre et respecteux, si la série a eu autant de succès c'est bien qu'elle a su gérer avec brio les clichés sur les Allemands ou les Turcs vus par les Turcs ou les Allemands.
Quant à l'histoire, on suit principalement la difficile construction d'un nouveau foyer et les déboires amoureux de Lena, le tout avec beaucoup d'humour, humour que même Dômeu et moi saisissons, et même de la tendresse. Nous avons eu le temps de nous attacher aux personnages, et d'être un peu choqués de l'absence totale d'intimité dans la famille : pouf pouf chacun rentre dans la salle de bains quand il veut ce qui permet à Lena de découvrir que sa mère épile Metin très velu du dos, et Dorris prête à Lena la cassette qu'elle a écouté pendant sa "première fois" quand sa fille décide d'aller camper avec son amoureux...
Mais voilà, ce n'est pas lourd. C'est juste une série qui ne se prend pas au sérieux, et nous ne lui en demandions pas plus. Petit bonus, en voyant Metin et sa fille rompre le Ramadan en buvant de l'Ayran, boisson lactée prisée des Turcs apparemment, j'ai eu très envie d'y goûter et j'en suis devenue adepte, alors que Dômeu est moins enthousiaste.
Nous avons fini la saison 1, et reviendrons sans doute vers cette joyeuse maisonnée pour les deux autres saisons, ptêt nous aussi multikulti, avec une Bier pour Dômeu et de l'Ayran pour moi...
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