Dans l'institut où je travaille,
il y a beaucoup de femmes dans les couloirs, mais étonnamment peu de
directrices d'équipes dans mon département. Mais
quand même, on y parle un peu d'égalité hommes-femmes, d'équilibre
travail-famille, tout ça tout ça. De plus, dans mon équipe, je constate aux réunions que des femmes du groupe sont en position de force, et je n'ai jamais vécu de sexisme au travail. Et puis chaque année, pour le 8 mars,
une sortie est organisée par la respo d'égalité des chances pour les femmes uniquement (c'est à ça que sert la liste de diffusion "femmes" apparemment), cette année
au théâtre.
[Photo piquée ici.]
A
chaque fois que j'ai vécu à l'étranger, j'ai essayé d'être ouverte à
diverses possibilités de sortie et de sociabilisation, ayant quand même
moins de connaissances avec qui aller passer du bon temps, au moins
jusqu'à présent. En outre, j'aime bien aller au théâtre. Alors, sans
trop hésiter je me suis inscrite à cet événement, ne sachant pas trop
comment serait la pièce proposée, Männerschlussverkauf, soldes sur les hommes.
Hé
bien je dirais d'une part que c'était cher payé, pour des soldes (17€
en tarif groupe, 18€ en tarif normal), et d'autre part que leurs
plaisanteries, j'espère que c'étaient leurs fins de série, leurs
invendus pas aimés, parce que bon, ce n'était pas poilant, et c'était
légèrement lourd.
Le
fil directeur de la pièce était la thérapie d'une jeune femme ayant
de trop grandes attentes concernant son prince charmant, thérapie menée
par une dame assez bizarre qui tirait beaucoup la langue au début, berk
berk. L'idée est assez séduisante, je pourrais bien rire sur le thème.
Mais là, je n'ai pas autant ri que mes voisines, même si je ne me suis
pas ennuyée.
La
demoiselle devait se représenter dans différents lieux et époques en se
déguisant et y rencontrait un homme, la thérapeute déguisée aussi,
essuyant à chaque fois de sérieux revers. Le scénario de chaque scénette
était le même : la nana en thérapie se prenait à rêver dans telle ou
telle situation, parlait de l'homme à venir, et la thérapeute se
ramenait en tant qu'homme bien affreux. L'illusion d'un monde médiéval
où un preux chevalier combattrait pour elle était par exemple terminée
par l'apparition d'un moine inquisiteur la tuant de flammes après avoir
vu sa banane (oui, sa banane, une banane sur scène) entrer en érection
face à elle. Fin et délicat, tout ça.
Je
n'ai pas très bien compris le sens de tout ça. En effet, il n'y a pas
d'homme parfait. Mais il y a autre chose que : le moine de l'inquisition
nymphomane et violent, le cow-boy qui fait des promesses de ranch
immense et service à thé en porcelaine mais qui voudrait cacher sa
fiancée indienne par honte et qui la tue par balle quand elle choisit de
partir, l'artiste masochiste qui vient se coller et se frotter à elle - ou plus exactement frotter son entrejambe à elle,
etc. Dômeu par exemple me semble tout à fait normal même s'il oublie
toujours de fermer la poubelle, ou s'il a dernièrement failli doubler la
quantité de beurre dans ce qui était déjà une bombe calorique à la
base, en disant "si si je connais de tête la recette du coulant au chocolat, pas la peine de vérifier".
Et
la conclusion de la thérapie, à savoir que la demoiselle devait
attendre la venue de son homme en développant sa féminité, me laisse
pensive aussi. Je n'ai compris ni l'humour ni le message de la pièce je
crois. J'ai cependant apprécié de découvrir un petit théâtre caché dans
une cour intérieure très charmante, et de discuter avec ma voisine avant
le début de la pièce, et j'ai trouvé admirable le jeu de transformation
des deux actrices. La demoiselle en thérapie se changeait toujours face
à nous, en musique et en dansant, et je l'ai trouvée très belle, avec
des mouvements gracieux. Pas étonnant qu'on nous parle de cours de
langage corporel après la pièce, cette comédienne en a un très élaboré !
Après, je ne dirais pas
que cette sortie m'ait follement inspirée sur le thème de la journée de
la femme. J'ai plutôt médité avec Dômeu sur cette publicité pour la Lufthansa qui nous a tous deux indépendemment interpellés dans la rue, affiche avec un gamin très mignon mangeant une glace à la
plage, dont le slogan est "Soleil pour Maman, Epargnes pour Papa, Stracciatella pour moi". Je vous laisse méditer dessus aussi, plutôt que sur la banane du moine.
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