Y'a pas longtemps, comme je suis une fille bien et une coureuse généreusement sponsorisée par ses proches, j'ai participé à une course contre le paludisme, un 10km au nom trompeur de Malarathon. Course très mal organisée même si ce fut un très bon moment. A l'occasion, j'avais rencontré une Française en école de commerce qui m'avait parlé de la course Nike de vendredi soir dernier, en me disant que ce serait très "market" mais que la marque organisait de bons événements de course à pied. Vendant mon âme au diable après avoir regardé le parcours sur internet, je me suis inscrite, et j'ai couru les 10km.
Je n'étais en réalité pas au sommet de ma forme mais comme mon bobo n'était pas pire que lundi avant Run of Spirit, je me suis dit que j'allais aller au départ de la course et voir ce que ça donnerait. Ouais, je suis raisonnable comme ça, à côté j'ai beaucoup dormi, bien mangé, bref un peu comme les fumeurs qui mangent bio, lalala. Je tue le suspense tout de suite, je n'ai pas été punie de mon impudence pédestre, j'ai couru sans faire de miracles de vitesse mais je n'ai pas aggravé mon bobo. Merci à ma bonne étoile.
La course Nike était une course pour femmes à la stratégie marketing bien huilée. Les affiches sont jolies, les t-shirts aussi - jamais je n'en avais reçu de si seyant à une course. D'ailleurs ils sont tellement beaux qu'on ne nous a pas fait mettre de dossard dessus. Notre passeport d'entrée dans le village de la course était cet habit confortable que nous avons toutes ou presque porté pour courir, orange comme les révolutionnaires ukrainiens ou les prisonniers de Guantanamo, pas rose comme on aurait pu le craindre. L'événement était cependant bien girly, on conseillait sur le site de ramener ses potesses, et une fois sur place, on pouvait aller se faire maquiller à paillettes et coiffer à ruban rose et photographier à gloussements avant le départ. J'ai regardé ça de loin, admirant quand même les éclairages de ce petit village installé au bord du lac Plötzensee, endroit berlinois charmant à découvrir.
Le départ a été donné avec un lancer de paillettes roses, que c'est meugnon. Le parcours était semé de quelques animations, une violoncelliste dans un coin notamment, et la grande étape "caserne" à 5km : des soldats nous ont tendu des gobelets (Papa, Maman, ils n'étaient pas en short), ça c'est cool, et un peu plus loin, la piste passait entre des éclairages, de la fumée et des bruits de bombes. Ouais, des bruits de bombes, que j'ai trouvés de mauvais goût. On arrête le girly, on passe au film d'action, allez les meufs. Mais juste après, faut pas exagérer, nous sommes passées devant des haut-parleurs diffusant une reprise de la BO de "Dirty Dancing", "Time of my life". Au moins, avec tout ça, difficile de s'ennuyer en serrant les dents à l'effort. En parlant d'effort, dans les montées des messages d'encouragement étaient écrits au sol, sympa, même si après avoir lu qu'à Londres il était indiqué "Imagine que Ryan Gosling t'attend à l'arrivée" j'attendais de l'humour dans ces inscriptions.
Juste avant le compte à rebours du début, une coureuse française rencontrée quelques minutes plus tôt et moi nous étions dit que le pire serait de se faire dépasser par une des demoiselles ultra bien maquillées et coiffées, parce que les filles qui sont belles à l'effort, ça dégoûte un peu - j'ai en tête l'image de ma prof de yoga. Finalement, j'ai été doublée par des coureuses normales, qui impressionnaient plus par l'élégance de leur foulée que par leur fard à paupières. L'une d'entre elles m'a particulièrement marquée, elle a fait une accélération de folie, en la félicitant après l'arrivée j'ai appris qu'elle venait de reprendre la course et était donc partie lentement pour voir ce dont elle était encore capable. Hé bé de beaucoup, apparemment, et en plus elle était sympa.
Pour ma part, j'étais plutôt peu en forme donc j'ai couru sans talent, et depuis je fais du sport porté en essayant d'écouter les conseils intelligents de Dômeu et de mon pôpa. Cependant, je suis contente d'être allée découvrir l'événement girly sportif de la semaine, même si je n'ai pas profité du village après la course, préférant retourner vers le métro à un peu plus d'un kilomètre de là avec la coureuse rencontrée avant le départ qu'enflammer le dance floor, qui s'en étonnera. J'ai été assez énervée de constater que courir le soir, c'est comme déguster plein de vins et fromages, ça aide pas à bien dormir. Je retiendrai cette leçon et d'autres sur mon bobo notamment en regardant ma médaille du jour, euh enfin mon bracelet, auquel je pourrai assortir mon vernis à ongles en méditant sur mon entraînement et ses défauts.
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