Comme promis lors d'un précédent billet, voici une description
de la 7ème symphonie de Chostakovitch (et du concert pendant
lequel elle a été jouée).
En effet, depuis octobre, je joue au Lietzeorchester, orchestre né à l'Universität der
Künste (UdK)
et devenu depuis indépendant de l'institution. Cet orchestre
fédère en effet des étudiants mais surtout des jeunes actifs
avec comme projet de jouer des grandes oeuvres symphoniques du
XIX et XXème siecle.
Contrairement a ce que son nom laisse croire, on ne joue pas que
des oeuvres de Liszt avec des fautes d'orthographe (le nom vient
du nom de la rue ou se trouvait la premiere salle de
repetition).
Nous avons proposé deux concerts jeudi et samedi dernier, avec au
programme :
- La fantaisie en fa mineur de Schubert, qui a été adaptée
du piano 4 mains à l'orchestre par un étudiant de l'UdK et c'est
franchement reussi : le passage a l'orchestre apporte un ajout
certain au morceau.
- Une création d'un compositeur contemporain. Comme d'habitude,
il y a deux qui aiment et ceux qui aiment moins (je suis de la
deuxième categorie, surtout que le morceau n'apporte vraiment
rien de neuf par rapport a tout ce que j'ai déjà entendu).
- Et enfin, la 7ème symphonie de Chostakovitch (Leningrad) pour laquelle on a
sorti le grand jeu : 5 percussionnistes, 6 trompettes, 4
trombones, 8 cors... Le chef était oblige de nous excuser en
debut de concert pour la puissance sonore que cela allait faire,
mais, comme il le signalait également "Notre ami Chosti a vécu
des moments pas facile, c'est normal que l'on essaie de
respecter ses indications pour montrer la violence de ce qu'il a
vécu".
Samedi, le concert avait lieu a la salle de concert de l'UdK. Une spectatrice (un quart de siècle a la fin de l'annee) temoigne :
"Quelle belle salle ! Et quel beau musicien parmi les violoncellistes, celui en chaussures pas de costume mais en costume lui-même ! Merveilleux concert, du coup ! Sauf quand mon voisin, aussi fatigué que moi... ronflait.
Nous avons écoute trois morceaux, deux moyens et un long après la pause qui s'appelle entracte, j'avais un doute. Le premier était tout doux tout tranquille et comme je voyais l orchestre en tout petit, de loin, j'avais l'impression d'écouter un orchestre de petites poupées tranquilles. Le second était moderne, l orchestre ne jouait pas ensemble, je le trouvais demembré, et je n'ai pas aimé. Le troisième était l'occasion pour l'orchestre de montrer qu'il n'était pas compose de petites poupées, c'était plus fort, parfois très dynamique, et alors le chef d orchestre qui gesticulait énormément ressemblait a un pantin désarticule, vue très amusante.
Il y a la même routine de respect du chef d orchestre (il est applaudi, les musiciens se lèvent pour lui), de remise de bouquets de fleurs aux gens les plus importants (le chef, la personne qui a transposé le premier morceau, le compositeur du morceau moderne). Nous avons applaudi après chaque morceau et je ne savais pas si nous en avions le droit, une amie musicienne m'a dit un jour qu'il ne faut pas applaudir avant la fin, mais elle parlait ptêt seulement de la fin d'un morceau, pas du concert ? Et enfin, pas de bis, ça, ça change de la France."
(réponse : on n'applaudit pas entre les mouvements d'une œuvre, seulement lorsque celle-ci est terminée. Et notre chef faisait toujours en sorte qu'il y ait quelques secondes de silence entre la fin du morceau et les applaudissements, ce qui n'a pas fonctionné pour le Chostakovitch et j'ai eu l'impression que cela l'avait vexé).
En plus d'être un lieu ou il est agréable de jouer de la musique, le Lietzeorchester est un bon moyen de rencontrer des gens a Berlin. En effet, a la fin de chaque répétition, une part non négligeable de l'orchestre se retrouve au bar a discuter de tout et de rien. Et nous avons aussi eu droit a un week-end de trois jours ensemble pour répéter notre programme durant le mois de janvier. Un bon moyen, donc de tisser des liens !
Samedi, le concert avait lieu a la salle de concert de l'UdK. Une spectatrice (un quart de siècle a la fin de l'annee) temoigne :
"Quelle belle salle ! Et quel beau musicien parmi les violoncellistes, celui en chaussures pas de costume mais en costume lui-même ! Merveilleux concert, du coup ! Sauf quand mon voisin, aussi fatigué que moi... ronflait.
Nous avons écoute trois morceaux, deux moyens et un long après la pause qui s'appelle entracte, j'avais un doute. Le premier était tout doux tout tranquille et comme je voyais l orchestre en tout petit, de loin, j'avais l'impression d'écouter un orchestre de petites poupées tranquilles. Le second était moderne, l orchestre ne jouait pas ensemble, je le trouvais demembré, et je n'ai pas aimé. Le troisième était l'occasion pour l'orchestre de montrer qu'il n'était pas compose de petites poupées, c'était plus fort, parfois très dynamique, et alors le chef d orchestre qui gesticulait énormément ressemblait a un pantin désarticule, vue très amusante.
Il y a la même routine de respect du chef d orchestre (il est applaudi, les musiciens se lèvent pour lui), de remise de bouquets de fleurs aux gens les plus importants (le chef, la personne qui a transposé le premier morceau, le compositeur du morceau moderne). Nous avons applaudi après chaque morceau et je ne savais pas si nous en avions le droit, une amie musicienne m'a dit un jour qu'il ne faut pas applaudir avant la fin, mais elle parlait ptêt seulement de la fin d'un morceau, pas du concert ? Et enfin, pas de bis, ça, ça change de la France."
(réponse : on n'applaudit pas entre les mouvements d'une œuvre, seulement lorsque celle-ci est terminée. Et notre chef faisait toujours en sorte qu'il y ait quelques secondes de silence entre la fin du morceau et les applaudissements, ce qui n'a pas fonctionné pour le Chostakovitch et j'ai eu l'impression que cela l'avait vexé).
En plus d'être un lieu ou il est agréable de jouer de la musique, le Lietzeorchester est un bon moyen de rencontrer des gens a Berlin. En effet, a la fin de chaque répétition, une part non négligeable de l'orchestre se retrouve au bar a discuter de tout et de rien. Et nous avons aussi eu droit a un week-end de trois jours ensemble pour répéter notre programme durant le mois de janvier. Un bon moyen, donc de tisser des liens !
L'amie musicienne est heureuse que le message soit passé, et surtout précisé par le pingouin violoncelliste cité par la spectatrice de presque un quart de siècle !
RépondreSupprimerAh, j'aime bien quand tu relèves les allusions à toi ;o)
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