Philarmonie oh ouiii

Cela fait des mois que Dômeu s'extasie à l'idée du concert de son orchestre et d'un choeur ami à la Philarmonie. Il faut dire que la salle mythique associée à Karajan (qui n'est pas un pote de Tarzan, message aux incultes comme moi) fait rêver les musiciens classiques du monde entier. Dômeu rêvait d'y jouer, comme je rêve de courir un jour les 25km de Berlin pour arriver dans le stade olympique (pas par admiration de son fondateur). Notons que j'ai moins de chance que Dômeu car chaque année des andouilles choisissent de se marier à la date de la course - cette année les andouilles sont vos bloggueurs préférés. 

Le soir tant attendu de Dômeu et de ses petits camarades musiciens a fini par arriver dimanche dernier, il a pu arrêter de compter ses dodos. Sa maman venue de Marseille à l'occasion, une cousine de celle-ci vivant en Allemagne et moi-même nous sommes gaiement mises en route pour la Philarmonie avec dans notre sac nos billets réservés par Dômeu.

Depuis que mon violoncelliste préféré savait que son orchestre allait se produire à la Philarmonie, il ne ratait pas une occasion de montrer la salle aux gens, ci-dessus lors de notre visite du Parlement avec notre visiteuse véto. 

Évidemment, préparer ce concert a demandé beaucoup de travail à l'orchestre, d'une part de récolte de fonds pour financer la location de la salle ce qui a marché du feu de Dieu, d'autre part de répétitions exigeantes sous la direction de leur chef d'orchestre Duracello. [Rire préenregistrés. C'est un trop cool jeu de mots car il est prof de Cello - violoncelle - et dynamique comme Duracell.] Le programme consistait en une première partie composée d'extraits de Roméo et Juliette de Prokofiev, que Dômeu me vantait parce que j'avais bien aimé les morceaux de cette oeuvre écoutés à la Konzertsaal l'été dernier, et une seconde partie d'adaptations d'oeuvres pour piano seul de Chopin pour qu'elles soient joués par l'orchestre et un chœur, dont Dômeu disait qu'elle était longue et ennuyeuse, alors qu'en fait même pas (note de Dômeu : je trouvais que c'était long vers la fin - presque 1h30 non-stop, mais sinon, il y avait de très beaux moments, comme le nocturne n°2, vraiment très beau avec la soprano soliste).

Nous avons bien apprécié le concert. Les connaisseurs ont dû s'étrangler en silence car des gens ont applaudi entre des mouvements d'une œuvre, ignorant que ça ne se fait pas. Entre les morceaux on a juste le droit de tousser après s'être retenu de le faire pendant le morceau, chapeau. Duracello a fini par s'énerver et prendre la parole pour expliquer gentiment qu'il fallait attendre la fin de la partie pour applaudir. Avant de s'exprimer il serrait avec rage ses petits points pendant les applaudissements ce qui me faisait beaucoup de peine.

Dômeu aussi était content de l'expérience apparemment. Il s'est senti veinard d'avoir l'occasion de jouer là, alors qu'un de mes collègues a eu moins de chance . il s'est pété le poignet à vélo sur du verglas, et n'a pu que tenir la caisse le soir du concert ce qui n'est pas aussi fun que de jouer même si on s'évite le trac.

Après cette soirée musicale dans un cadre impressionnant, la maman de Dômeu a voulu porter le violoncelle de son fiston parce qu'elle ferait tout pour ses enfants y compris se casser le dos après une journée où elle a beaucoup marché, mais sa cousine et moi lui avons piqué l'instrument. Dômeu est parti festoyer avec ses amis, et même si la Philarmonie c'est le nec plus ultra, il se réjouit à l'idée des prochains concerts avec ses camarades qu'il aime bien.