La grosse poule, c'est l'aigle allemand selon les mots d'un guide francophone du Parlement. Cet Allemand au charmant accent et à l'humour pour le moins en forme, nous a mis le sourire aux lèvres, à ma prédécesseuse et moi. Il nous a dit s'appeler Wagner comme le compositeur mais ne pas être de ses héritiers ce qui l'obligeait à bosser le week-end, hé bien tant mieux.
Alors même que j'avais déjà participé à une telle visite avec la visiteuse véto et Dômeu, j'ai appris des choses. Avec l'aide de ma prédécesseuse et de ses magnifiques photos (mille mercis !), je vais tenter de ne pas oublier les bonnes formules de notre guide afin de vous en faire profiter...
Voici le beau bâtiment que nous avons eu l'honneur d'arpenter samedi soir. Ma prédécesseuse n'a pas eu le droit de s'arrêter pour son cliché, il nous fallait presque courir après l'employé nous amenant à notre groupe. Notre cher guide nous a expliqué que ce bâtiment a été financé par le pillage des caisses communales française par des officiers allemands lors de la guerre à la fin du XIXe. Après l'incendie de 1933, et surtout après la guerre, quand il a fallu le reconstruire, y'avait plus d'argent de la France a-t-il regretté.
Voici la salle des débats avec la grosse poule qui a une surface de 57m2, un deux pièces à Berlin, un quatre pièces à Paris. Pour ceux qu'une éventuelle chute de l'animal sur la tête du Président du Parlement inquièterait, il a précisé qu'il est retenu par quatre câbles d'acier alors que deux suffiraient à le maintenir... et que le tout était de qualité allemande, pardi !
J'avais déjà entendu parler de cette procédure de vote lors de ma visite y'a un an : parfois quand c'est difficile de compter les mains levées et qu'on ne veut pas voter par cartes bleues (oui) blanches (absention) rouges (non), le Prez du Parlement demande aux députés de sortir et de rentrer dans la salle par la porte au-dessus de laquelle il y a le mot qui correspond à leur avis : Enthaltung, Ja ou Nein. Le guide a parlé de saute-moutons, il devait confondre l'expression avec celle de compter les moutons !
Voici la salle des pas perdus, aussi dénuée que le reste du Parlement (plus de sous de la France, les amis). L'architecte tenait à ce style et a été vexé qu'on peigne les portes et leur cadre en bleu, selon le guide, pour lui son oeuvre architecturale est alors devenue un Marne-la-Vallée parlementaire.
Une autre salle intéressante visitée en sa compagnie a été celle de prière, où une fois il a accompagné un groupe de 40 médecins juifs français qui ont débattu sur la possibilité pour eux de prier, parce qu'un des tableaux abstraits au mur ressemblait à une croix. La moitié était pour, l'autre contre, mais tous ont apprécié l'effort de l'Allemagne pour la liberté de religion.
Dans la bibliothèque, sur la table que vous voyez au second plan, sont comptées les cartes des votes par carte. Ici a été choisie Angela Merkel, ici a été constatée la victoire de l'idée de sortie du nucléaire.
A la tribune des visiteurs de la salle faite pour débattire - néologisme du guide, le guide nous a dit que les députés ne risquaient pas de se balancer des chaises car elles sont attachées au sol. Il nous a aussi parlé de la retenue demandée aux visiteurs assistant à des séances - résas déjà finies pour la session à venir : ne pas jeter de l'argent sur les Verts, ne pas faire de Ola à l'entrée d'Angela Merkel. C'est noté.
Nous avons fini notre visite sans guide humain mais avec audioguide dans la coupole du Parlement, d'où nous voyions la ville illuminée, moins clairement que de jour évidemment. Cela avait cependant son charme, comme le montre cette photo très réussie par ma prédécesseuse, où la Porte de Brandebourg est très belle je trouve.
Comme la dernière fois nous vous redonnons le lien de réservation des visites de la coupole ou du bâtiment. Si vous ne l'avez pas encore compris, nous les recommandons chaudement !
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