Jährliches Treffen der Doktoranden (rencontre annuelle des doctorants)

Contrairement à Dômeu, je ne bosse pas dans un environnement uniquement consacré à la recherche, avec l'armée de thésards qui va avec. Dans mon département d'épidémio des maladies infectieuses, même si y'a de quoi faire de la recherche et qu'y'en a à côté des missions plus appliquées, nous ne sommes étrangement que trois doctorants, dont un autre encadré par mon chef. Mon institut a deux autres départements, un d'épidémio sur les risques non infectieux, comme être gras ou fumer, qui compte surtout des doctorants en pointillés qui bossent sur leur thèse quand ils le peuvent, et un de biologie des maladies infectieuses, de l'immuno fondamentale à des thèmes plus écologiques sur les zoonoses, qui là pour le coup a une grosse tribu de thésards. 

 

Dans cet environnement, j'avoue du coup ne pas m'intéresser souvent au collège des doctorants et à ses rencontres régulières dans un bar, même si j'ai profité de deux formations intéressantes grâce à ce dernier (écrire l'anglais scientifique, en anglais, et exposés scientifiques oraux, en allemand). 

Mais quand on a cherché des volontaires pour l'organisation de notre journée de rencontre annuelle, j'ai décidé de sortir de mon bureau-grotte pour rencontrer d'autres étudiants.

C'est pas comme si organiser un mini-congrès était quelque chose de nouveau pour moi, c'est quelque chose que j'ai déjà testé avec mes camarades d'association d'étudiants en sciences de la vie où je suis déjà un OVNI d'ailleurs. Un jour je chercherai ptêt à sociabiliser auprès de statisticiens, seulement pour l'instant mon cursus initial me rend plus apte à briser la glace avec des biologistes, pharmaciens ou médecins. Ptêt qu'avec mon faible niveau je suis déjà à leurs yeux une reine de R, une princesse des stats alors que des vrais matheux me démasquent vite. Bref, fin de l'apparté, j'me suis inscrite dans le groupe de cinq thésardes souhaitant orchestrer cette journée automnale.

D'habitude, ça a lieu en novembre, mais notre recrutement ayant été tardif, la sauterie a été remise à décembre. L'idée est de permettre aux thésards (ou étudiants de master) de présenter leurs travaux lors d'un exposé ou d'une session de posters, d'inviter deux orateurs externes, de laisser des gens de l'institut comme la représentante des doctorants ou les scientifiques contacts expliquer leur rôle, et de discuter lors des pauses café et déjeuner, avant de finir dans un resto le soir. Une recette simple.

Mes camarades organisatrices ont fait plus que moi je trouve, j'ai finalement seulement participé aux réunions, écrit un compte-rendu, collé des affiches dans mon département pour apprendre après coup qu'en vrai il faut demander l'autorisation pour décorer les portes (ce n'est le cas sur aucun autre site de l'institut), et cherché sans succès une crêperie mobile libre pour le déjeuner. Heureusement que j'ai réussi à piquer tous les thermos à café et eau chaude de mon département, ça c'était une contribution importante. Et par hasard je connaissais l'organisateur d'une rencontre avec qui nous étions en concurrence pour l'utilisation du hall pour les pauses, car il joue dans l'orchestre de Dômeu, alors j'ai pu discuter avec lui de nos soucis. M'enfin le plus important dans un tel groupe est que chacun fasse les tâches pour lesquelles il s'était engagé, et soit motivé le jour J pour installer et ranger. 

J'ai dû animer une session aussi, c'est-à-dire dire le nom des orateurs et leur sujet, avant de surveiller frénétiquement ma montre. La première oratrice de ma session était encore dans l'intro après plusieurs minutes sur dix minutes imparties, alors j'ai dû la presser, ce qui est peu agréable même si elle a bien compris. En fait elle s'est même excusée après et j'ai diminué sa mauvaise conscience en complimentant son enthousiasme sur son sujet, je suis méga gentille comme fille.

Tout s'est bien déroulé, chacun a été rassasié et  réhydraté correctement pendant les pauses. Les deux derniers oraux de la journée, des science slam, un en mode tribunal et l'autre en mode Astérix et Obélix, étaient vraiment bien faits, une bonne manière de terminer cette rencontre avant d'aller festoyer ensemble dans un restau sympa qui a organisé un barbecue et surtout servi des pommes au four à la pâte d'amandes, une tuerie. J'étais à la table des autres organisatrices, et comme tout au long de notre collaboration de quelques semaines nous nous sommes bien entendues et avons bien ri. Alors ouais, ça valait le coup de sortir de mon bureau-grotte.