mercredi 21 novembre 2012

Ohne Sauce bitte (sans sauce s'il-vous-plaît)


Autant vous le dire, ce blog va beaucoup parler de bouffe. Déjà, c'est une part de culture à montrer, pour vous donner envie parfois, moins d'autres fois. Et puis Dômeu aime bien manger, et moi, je suis extrêmement gourmande, la course à pied n'arrangeant rien.

Gourmande et raisonnable, cependant. Alors quand certains disent qu'en mangeant dans une cantine allemande tous les jours, je risque de grossir, ils se trompent, parce que je connais la formule magique.


[Boulette mit Kartoffeln und Porreegemüse, boule de viande avec patates et poireaux. Humides mais bon, ces poireaux.]


Et la formule magique, ici, c'est "ohne Sauce", "sans sauce". Parce que la sauce, les Allemands en mettent des tonnes.

Je l'ai découvert pour la première fois à mes dépens cet été, un midi lors de notre recherche d'appartement, où nous nous étions arrêtés dans un petit boui-boui manger une salade. Le repas léger, en théorie, idéal pour l'été, qu'on agrémente d'un peu de vinaigrette pour que dans la bouche ce soit la fête. La demoiselle ayant composé ma salade selon mes indications s'était donc saisie de son flacon de sauce, et là, j'ai dit stop trop tard. Elle avait transformé ma salade en soupe de vinaigrette, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. J'ai eu bien mal au bide pendant l'aprèm', et je me suis jurée de retenir la formule "Ohne Sauce" aussi bien que je connais la formule "Alles ohne Zwiebel" (tout sauf les oignons) quand je ne veux pas puer de la g****e après avoir mangé un Döner kebab.

[Pour éviter toute généralisation abusive des lignes qui suivent, sachez mon chef me précise régulièrement que je ne dois pas considérer que la Mensa et la cantine sont représentatives de la cuisine allemande, même si ça correspond au cliché que nous nous en faisons en France.

Mes expériences à la cantine ne m'ont pas détrompée. Ici, quand le gratin végétarien est servi avec de la salade, il flotte sur la vinaigrette de celle-ci. Quand la viande est agrémentée de sauce, on recrée un archipel digne du golfe du Morbihan, avec beaucoup de liquide et des îlots épars de nourriture. Sans blague.

Et tout ça, avant d'être gras attention aux hanches blablabla, c'est écoeurant, je trouve. J'ai beau venir d'une région aux spécialités riches en beurre, je ne supporte pas ça.

A la Mensa, le restau U où nous allons parfois quand le menu de la cantine désespère certains, la sauce est même à payer en plus du plat. Entre 50 centimes et 1 euro si je ne me trompe pas, pas mal sur un plat qui vaut 3 euros. Un jour, j'ai pris des petits panés à la polenta avec des patates, sans sauce, et arrivée à la caisse, l'employée m'a demandé si ça n'allait pas être trop sec, et m'a expliqué avec bon coeur que je pouvais toujours mettre de l'huile dessus (si je n'avais pas de quoi payer la sauce ?). Allons donc, merci du conseil, mais ça ira comme ça.

2 commentaires:

  1. J'ai adoré la comparaison avec le golfe du Morbihan (d'ailleurs en passant : http://www.leparisien.fr/economie/immobilier/morbihan-l-ile-de-boedic-propriete-de-l-avocat-olivier-metzner-est-a-vendre-21-11-2012-2341555.php).
    Sinon t'as raison de supprimer la sauce. C'est tjs moyennement appétissant qd ça flotte... :)

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  2. @ Célia : Un chouette investissement immobilier... Contente que ma comparaison chauvine ait d'autres adeptes que moi ;o)

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