Tankstelle oder Yogastudio? (Station essence ou studio de yoga ?)

Vous l'aurez deviné, ce n'est pas une interrogation qui me caractériserait. La seule raison que j'aurais d'aller dans une station essence est d'aller y gonfler les pneus de mon vélo, mais ça, je le fais à l'atelier de notre rue grâce à leur pompe à pied, plus efficace que notre pompe à main, qu'on me prête avec gentillesse. 

C'est plutôt une introduction sur un constat digne d'une théorie à la Dômeu : est-ce que les profs de yoga sont souvent également comédiens ? 

 
Illustration de ce qu'est une fouine. Remplaçons simplement les jumelles par Google.

Comme chacun le sait, je suis une fouine googlant à peu près toute personne croisant mon chemin. Par curiosité sur le monde qui m'entoure ou vocation ratée de journaliste Voici, au choix. J'exagère un tout petit peu, mais une chose est sûre, j'aime bien googler mes profs de yoga. J'ai ainsi découvert que trois d'entre elles ont aussi eu ou tentent d'avoir une carrière de comédienne à côté de leur pratique.

Ma prof de yoga du boulot a eu de petits rôles à la télé, celle de chez Nailleki est venue au yoga à cause de ses problèmes de confiance en elle à force de se faire jeter des écoles de comédiens, et une de celles du studio d'à côté, a eu une carrière un peu plus visible sur la toile, avec rôles à la télé, au ciné, et jobs de présentatrice notamment sur Vox, après avoir commencé comme danseuse au Moulin Rouge. Je n'étais pas particulièrement surprise en découvrant la chose - sa carrière en général et le début en particulier. C'est une belle femme. Ma prof de yoga du boulot et celle de chez Nailleki le sont aussi, mais Carol Campbell est clairement in einer anderen Liga - catégorie supérieure avec référence au foot - comme on peu le dire en parlant de la beauté ou de la vitesse de natation. 

 J'ai même lu qu'elle a joué en 1997 dans un film aux côtés de Franka Potente, célèbre depuis "Lola rennt", avec d'autres acteurs allemands pas inconnus du grand public. Ce film, "Die 3 Mädels von der Tankstelle", "Les 3 filles de la station essence", est une nouvelle version d'un film allemand plus ancien, "Die 3 von der Tankstelle", "Les 3 de la station essence". En recherche d'un film à regarder peinarde au lit, j'ai sauté sur l'occasion et sur le bon offert par mon opérateur téléphonique - pouf, même pas de diffusion en flux illégale.

L'histoire est assez simple : un jeune héritier d'une grande entreprise, allergique aux femmes qui l'aiment surtout pour son fric, pas très bon homme d'affaires mais inventeur amusant, doit comme défi et preuve de ses capacités après le décès de sa mère virer l'occupante d'une ancienne station essence pour toucher l'héritage familial. Malheureusement - ou pas, cette occupante, la prof de yoga, et ses deux potesses sont très belles, démotivant le jeune héritier et son ami psychothérapeute. Heureusement, ça finira bien pour tout le monde, et le jeune héritier finira dans les bras de la pétillante Franka Potente sans qu'elle ne parte en courant dans Berlin, ptêt parce que l'histoire se passe loin de notre ville.

 J'ai vachement envie de faire le jeu de mots sur "avoir un coup de barre" mais je vais vous l'épargner.

C'est un film avec de l'humour parfois douteux - quand l'hériter gagne des sous au téléphone rose en s'aidant de son chien pour des bruitages, parfois enfantins - quand la grande invention de l'héritier est un transformateur de pet grâce auquel le prout devient une petite musique claire et l'odeur désagréable une touche de lavande dans l'air, parfois inventif - quand la mère de l'héritier se calme en bouffant des billets de banque. 

 Je l'ai trouvé divertissant, pas fantastique, mais avec un petit plus que Dômeu aurait adoré : souvent, les acteurs ont chanté. Pour finir, c'était une jolie histoire si on veut, malgré mes réticences soit féministes, soit jalouses depuis ma propre ligue - dur de savoir.

Le rôle de la prof de yoga dans ce film est d'être belle, en témoigne un long plan sur son corps en short au moment de la rencontre avec l'ami du protagoniste qu'elle magnétise sans en être consciente. D'accord, elle devait aussi être motivée pour ouvrir un bar dans l'ancienne station essence, et être assez marrante avec ses copines, mais sans que tout ça soit développée longuement. Ce n'est en gros pas l'occasion pour elle de montrer ses talents, à mon avis. J'ai aussi regardé une petite interview d'elle encore plus vieille sur Youtube, et vite arrêté car le présentateur lui demandait surtout trois fois si ça n'était pas gênant d'être aussi grande, et d'où elle tenait son excellente posture. On dirait presque que c'est la poisse d'être aussi belle. 

 Il suffit malgré tout d'une histoire d'amour pour me satisfaire.

Au studio, presque vingt ans plus tard, je trouve qu'elle a du talent pour l'enseignement du yoga. Elle n'est pas ma prof préférée, car j'aime vraiment beaucoup trop celle du samedi soir. M'enfin, je trouve qu'il y a beaucoup de subjectivité dans la connexion qu'on a ou pas avec un prof. Notre comédienne explique bien les choses, ses cours sont bien menées, sans délires ésotériques. Et comme toutes les comédiennes sans doute, elle sait placer sa voix. 

Par ailleurs, il se pourrait que ces profs comédiennes soient une inspiration face à la précarité de la recherche. Si je ne réussis pas à vivre de codes R, faudra que je trouve un autre emploi. Au moins, une chose est sûre, en entretien d'embauche, je connaîtrai déjà toutes les blagues Twitter et clichés Instagram de mon jury.