vendredi 27 mars 2015

Raus aufs Land! (À la campagne !)

Il y a déjà deux semaines, Dômeu et moi partions à la découverte d'un bout du Brandebourg, le Land qui entoure Berlin. Dômeu est en fait parti le samedi midi, après moi, pour pouvoir boire une bière (ou plus, qu'en sais-je) avec ses potos et faire le marché le samedi matin (il s'achète une auréole de mari parfait je crois). Pendant ce temps, j'étais déjà à la cambrousse, prête à zoner sans ordi à Marienwerder, au Nord de Berlin. 


Malheureusement, je peux rajouter le bus que j'ai pris à la liste des transports qui me rendent nauséeuse avec la vedette Le Palais - Arzon et le train pendulaire Copenhague-Stockholm, à cause de la route en mauvais état sur laquelle il passe ; et aussi j'ai eu la trouille d'être paumée en descendant du bus à l'arrêt le plus proche de l'hôtel sans voir l'hôtel - paraît que j'ai atteint l'âge adulte mais clairement pas l'âge de regarder des plans de trous paumés à l'avance. Heureusement, la réceptionniste a répondu à mon coup de téléphone, m'a dit qu'il suffisait de passer le pont, et je l'ai vue m'attendre sur le porche. Une fois plantée dans le lit tout mou avec de la lecture et de quoi manger, j'étais très heureuse.

Le lendemain matin, j'allais pas me tourner les pouces en attendant mon mari. J'étais inscrite à un semi ! On m'avait fait la pub du marathon de Marienwerder après la course de Liepnitzsee, lors duquel on peut courir une, deux, trois ou quatre boucle(s) de 10km et des poussières, dans la forêt. Je ne mentirais pas, c'est la course qui m'a donné l'idée de cette escapade au vert. J'ai bien aimé la courir, évidemment moins vers la fin de la deuxième boucle.  L'ambiance y était bon enfant. J'ai eu le droit à deux médailles, celle de tout participant et celle de deuxième de ma catégorie d'âge, dont il se pourrait que je les ai portées tout le week-end. Je rigole, je ne les ai mises que pour aller chercher Dômeu à l'arrêt de bus après le déjeuner. Mon époux avait tellement hâte de me revoir qu'il aurait loupé l'arrêt si le chauffeur n'avait pas arrêté son véhicule en me voyant sur le bord de la route. Ce brave homme a dû croire que j'étais Paula Radcliffe. En vrai j'avais caché les médailles sous mon manteau de peur qu'on me demande des autographes toute la journée.


L'hôtel où nous étions a ouvert ses portes il y a quelques mois. Il est tenu par un homme déjà âgé qu'on qualifierait bien de "petit vieux très bavard". Il m'a fait visiter tout le bâtiment avec son resto, son café, sa salle de fête, et m'a dit que si les deux autres clients, qui étaient là pour la course aussi, ne me prenaient pas dans leur voiture pour les 2km jusqu'au départ, il m'y déposerait ! Finalement je me suis incrustée dans la voiture du couple d'Hamburg, que j'ai même réussi à retrouver après l'arrivée. Les employées de l'hôtel étaient également adorables, assez soucieuses de nous gaver au petit-déjeuner. J'ai jamais vu Dômeu manger autant un matin, j'ai cru qu'il allait ensuite rouler au lieu de marcher - alors que pour ma part j'ai des gènes aidant à la digestion de gros-petit-déjeuner. 


Nous n'avions pas regardé d'itinéraires de balades pour le dimanche avant de venir, comptant sur le personnel de l'hôtel pour des infos. Même si c'est difficile de vivre dans le Brandebourg sans vélo ni voiture, on nous a conseillé une rando facile qui nous a grosso modo fait longer un canal jusqu'au Sud de Werbellinsee, à Eichorst où nous avons déjeuné dans un petit restaurant. Marcher 20km le lendemain d'un semi fait un peu mal aux gambettes, mais je ne regrette rien de ce week-end ! Sauf mon humeur massacrante quand j'ai eu faim. Désolée Dômeu, c'est la faute à ma glycémie.


Nous n'avons certes pas vu le sanglier domestique du fils du gérant de l'hôtel, ni les tortues sauvages dont il nous a parlé, mais nous avions bien pris l'air, au calme.


Voici le lac.


Et de la forêt avec en arrière-plan le canal et la tour de la princesse Rainponce, enfin j'imagine.


Nous avons fort heureusement vu des animaux rattrapant l'absence de tortues et de sanglier domestique. Au milieu vous reconnaissez Dômeu après le petit-déj. Je suis à sa gauche et je ne me porte pas plus mal après une orgie de pain à la pâte chocolat-noisettes. Je sais pas qui sont ces petits mais nous n'avons pas adopté de gosses pendant le week-end. Cela aurait été méchant de dépeupler de si petits villages.


Cette madame Colvert n'était pas très enthousiaste à l'idée de se faire photographier.


Ensuite elle a rejoint son mâle pour chercher de la bouffe dans la boue. Nous les avons imités car il était midi, enfin nous n'avons pas cherché à manger dans la boue, rassurez-vous. Dômeu le grand sensible m'a dit qu'il était étonné de voir des animaux si beaux aller dans un endroit si sale. [C'est sans doute une autre raison pour ne pas adopter d'enfants pendant le week-end.]


Mais comme nous avions vu la petite maison des canards sur un plan d'eau plus loin, nous savions qu'avant de rentrer chez eux ils devaient se baigner.

À d'autres moment pendant la balade j'ai eu l'impression d'être mon père, repérant des pics taper sur des troncs et essayant d'expliquer à Dômeu où ils étaient - ça m'énervait tellement quand j'étais plus jeune de ne pas voir ce que mon père me désignait. Je manque d'entraînement à l'animation nature, mais Dômeu a vu le deuxième pic de la journée et s'est exclamé "ah ouais !" d'un air tellement content que ça valait le comptage de branches en partant de la grosse là à droite du tronc plus clair que les autres.


Plus tard, alors que Dômeu cherchait une poubelle pour y mettre un sac avec tous les déchets qu'il avait consciencieusement ramassés sur notre chemin (j'espère qu'il me balancera à boire et à manger depuis le paradis quand nous serons morts tous les deux), j'ai vu deux pics de plus près encore. Le temps que Dômeu arrive, ils étaient montés dans l'arbre mais mon cher mari a réussi à en prendre un en photo un peu à l'aveugle - d'où la photo sans pic en ouverture d'article. Admirez le piaf qui me fait mal à la tête quand je m'identifie au tronc. Comme j'ai pu voir le plumage de ces bestioles, j'ai pu consulter mon papa par texto et apprendre qu'il s'agissait de pics épeiches. Je me demande si c'est parce que quand j'en voyais un, je disais à Dômeu, "dépêche-toi de le voir !". [Ne me remerciez pas, riez.]


En parlant de s'identifier à un tronc, quelqu'un pourrait nous expliquer si ceci est une sonde urinaire ? Le niveau de mes blagues ne s'améliorant pas avec la longueur de l'article, je vais le conclure, puisque je n'ai pas de photo du Kaffee und Kuchen (café et gâteau) que nous avons dégusté avant de reprendre le bus dont les autochtones dans l'hôtel avaient du mal à croire qu'il passait vraiment parce qu'ils ne le prennent jamais.


Nous en avions plein les pattes mais de belles images en tête. En outre, ces petites fleurs sur le parking de l'hôtel nous ont rappelé que bientôt c'était le printemps, avec son lot de nouvelles aventures ! [Conclusion nian-nian du jour, bonjour.]

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