lundi 22 septembre 2014

Kanelbullar (roulés à la cannelle)

Nous ne connaissons pas d'Ingrid, mais elle a publié ici une recette de roulés à la cannelle que nous avons testée et approuvée deux fois après que j'ai traduit le texte. Clairement pour un texte aussi compliqué Google n'aurait fait aussi bien : je justifierai donc ainsi mon apprentissage du suédois.

Lorsque je suis revenue de mon voyage pro Suède, Dômeu était en Bavière pour une semaine. Je ne lui ai donc pas rapporté de roulés à la cannelle frais, mais des roulés à la cannelle emballés sous vide de Pågen qu'on trouve aussi chez Ikéa, et des Singoalla à la framboise, et à la glace à la poire. Même s'il en était ravi, cela n'a pas éteint son envie de roulés à la cannelle frais - ingrat. Lorsque je lui ai dit que notre hôtesse à une fête d'anniv ne serait pas fâchée que nous apportions à manger, il a aussitôt proposé de nous mettre aux fourneaux pour créer sa pâtisserie préférée.
Et comme y'a quelques mois, j'ai dit oui.



Les ingrédients de la pâte sont :

- 50 g de levure fraîche (ou 42 g si c'est la taille du paquet)
- 1,5 dL de sucre en poudre (hé oui pas besoin de balance)
- 5 dL de lait de vache (demi-écrémé chez nous)
- 125 g de beurre de lait de vache (demi-écrémé chez nous... blague !)
- 1 cuiller à café de cardamome
- 1 demi cuillère à café de sel
- 15 dL de farine blanche de blé (je n'ai pas oublié de virgule)

Avant de passer aux choses sérieuses je tiens à vous présenter la maman des Kanelbullar. La vendeuse du supermarché à qui j'ai demandé où en trouver n'en avait jamais entendu parler. Pourtant, Dômeu et moi avions bien vérifié comment dire "cardamome" en Allemand. J'espère qu'après avoir découvert l'épice, cette dame la testera car si elle le fait, sa vie en sera changée pour le meilleur.


Ma soeur m'a demandé au téléphone ce qu'était la levure fraîche. "Un petit pâté qui pue", lui ai-je répondu. Etrangement, cela l'a rendue sceptique.


La première étape consiste à réchauffer le lait à 37°C. Sur internet on trouve des avertissements assez inquiétants selon lesquels les levures crèvent si c'est un tout petit petit peu trop chaud et continuent leur sieste si c'est un tout petit petit peu trop froid. Damien a géré cela au pifomètre, et de toutes façons après cela les levures se prennent du sucre à température ambiante et du beurre fondu chaud sur la tronche.



Je tiens à rassurer mon papa : je porte bien régulièrement mon maillot sportif breton si difficile à trouver. J'ai rajouté un détail typique breton à ce cliché.

Après avoir bien mélanger les levures dans le lait, on ajoute tous les autres ingrédients à la pâte, la farine en dernier et pas en entier pour en garder un peu pour fariner le plan de travail par la suite. Enfin, moi, j'ai je crois quasiment tout mis.



Je tamise toujours la farine. Avec une telle quantité, j'ai dû cette fois le faire en plusieurs étapes. Dômeu qui m'avait bien aidée notamment à doser les cuillers à café était reparti devant son ordi et je me suis légèrement fait du souci à l'idée de mélanger la pâte. Travailler la pâte avec force, dit Ingrid. Cela me fatiguait d'avance et en plus ça aurait sali mes mains, baaah. Heureusement, je me suis souvenue que notre nouveau mixeur à pied avait des extensions particulièrement pratiques.


Cachées en haut d'un placard, encore emballées... Qu'on se rassure, je les ai lavées. Ma flemme a des limites.



Certes j'ai dû plus augmenter mon bilan carbone que si j'avais uniquement utilisé mes petites mains et mes petits bras mais ça en valait la peine. Il est possible que j'ai ricané pendant tout le temps du mélange devant tant de facilité.




La pâte est vite devenue magnifique.



Après cela, je l'ai mise sous un torchon et suis partie faire la sieste une petite demi-heure.

Quand je me suis réveillée, ce n'était plus possible de rentrer dans la cuisine, envahie par la pâte gonflée.




J'exagère à peine. Il est possible que j'ai encore ricané comme une demeurée en voyant comme les levures avaient bien travaillé. Apparemment, elles n'ont pas été échaudées par le beurre fondu.




Pour étaler la pâte, nous avons investi dans un rouleau à pâtisserie plus grand que celui du chat. Cette étape est traditionnellement le rôle de Dômeu qui s'en sort vraiment comme un chef.


Pourquoi courir le semi-marathon de Stockholm à la fin d'un voyage pro ? Pour avoir une médaille pour les mises en scène de ce blog.

J'ai quand même eu une médaille de la meilleure pâte pour roulés à la cannelle.


C'est la même médaille : c'est pas demain la veille que Dômeu sera sur la ligne de départ d'un semi.

Et Dômeu de meilleur dérouleur de pâte pour roulés à la cannelle.



Pendant qu'il commençait à dérouler la pâte, j'ai mis le four à préchauffer à 250°C et préparé la garniture avec :
- 1,5dL de sucre
- 125g de beurre à température ambiante (en vrai je l'avais remis au frigo, le mélange en a simplement été ralenti)
- 1 cuiller à soupe de cannelle (ingrédient décisif)

Je n'ai pas fait fondre le beurre. Je l'ai seulement coupé en morceaux et mélangé vigoureusement - cette fois sans machine, afin que la garniture soit plus pâteuse que liquide. En effet, sinon elle a tendance à énormément couler pendant la cuisson.

La recette d'Ingrid dit de séparer la pâte en deux et de faire deux rectangles de 25x50cm, mais Dômeu a été moins catégorique. Avec l'énorme pâte, il avait de quoi faire plus. En outre, pendant qu'il étalait une partie de la pâte... le reste continuait à gonfler dans le fait-tout. Avec 15dL de farine on peut sans doute nourrir tout Berlin.



Après avoir tartiné un rectangle, il le roulait puis le coupait en morceaux de quelques centimètres d'épaisseur, 2cm selon Ingrid.




Je ne faisais pas que des photos, rassurez-vous. Comme Dômeu avait le rouleau à pâtisserie en main, je ne pouvais pas le frapper avec, donc je me suis occupée en mettant un peu d'un œuf battu sur chaque roulé, et aussi du sucre rose parce que nous allions à l'anniversaire d'une femme. Le sucre de décoration fait partie de la recette d'Ingrid. Mon interprétation anti-féministe non, évidemment, puisqu'Ingrid est suédoise.




La première fournée était bientôt mise au chaud, pour 8 à 10 minutes. Je ne sais plus combien de fournées nous avons pu faire, cependant notons que c'était une quantité quasi-industrielle. Mais avec un oeuf à battre pour le dessus des kanelbullar, dur de diviser les quantités par deux, n'est-ce pas ?



Voici ma chaîne de télé préférée.




Ici on voit ce qui a déçu Damien : la garniture qui a un peu coulé a caramélisé en-dessous. Les roulés étaient quand même très bons, mais Dômeu est cependant resté sur sa faim. Pour ma part, j'ai trouvé les petites brioches délicieuses.




J'écouterai avec attention les suggestions d'amélioration de mon mari, mais si la seule solution est de partir en voyage en Suède, hé bien tant pis, allons-y !

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