vendredi 5 septembre 2014

Die Staatsaffäre (l'aventure d'Etat)

Mardi soir, un rappel électronique de Dômeu depuis la Turquie, concernant un film télévisé est tombé à point, alors que j'avais justement envie de me vider la tête et du temps pour le faire. Qu'on ne s'y méprenne pas, il y avait aussi un aspect très sérieux à mon visionnage de petit écran - tout est relatif quand on voit le nôtre d'ailleurs. En effet, comme Karambolage n'a pas encore repris ses émissions, je dois bien trouver une autre manière de faire de la veille sur la France et l'Allemagne et leurs folles aventures. Or, un long métrage dépeignant une aventure entre une Kanzlerin et un Président, ça tombe pile dans ce sujet...


Sat1 n'en est pas à son premier essai de film politique promu à renfort d'affiches dans la rue. J'en avais aperçu une avant de recevoir le courriel de Dômeu, avec les deux protagonistes enroulés dans leurs drapeaux respectifs, et j'avais cru que le drapeau bleu-blanc-rouge était néerlandais. Hum. L'an dernier avait été diffusé Der Minister dont Dômeu vous avait parlé ici.


Le mérite de cette diffusion revient à la chaîne Sat1, que je n'ai au passage pas réussi à capter en digital mais seulement en analogique, sans trop savoir ce que ça veut dire à part que je n'ai vu des choses qu'en réglant une sorte de petite antenne et avec une qualité d'image moyenne. Vu comme ça, ma soirée détente commençait par une petite humiliation : je ne sais pas régler une télé. On va dire que c'est parce que j'ai des activités plus nobles d'habitude. Courir par exemple. Mais en fait je ne sais pas faire mes lacets non plus, qui tout à l'heure se sont pris dans mon dérailleur, me forçant à un arrêt assez bien géré puisque je ne suis tombée qu'en douceur à côté de mon vélo avant de libérer mon pied. Bref, revenons-en à ce sympathique film, que j'ai pu regarder plantée dans le canapé débarrassée de tout souci matériel à part le décapsulage d'une bière sans alcool que je maîtrise en beauté, Dieu soit loué.

 On ne le voit pas trop ici mais ce président c'est plutôt Villepin que Hollande, si vous voyez ce que je veux dire, hin hin hin. Dit la femme qui préfère Baroin.

Le film était sans nul doute une histoire d'amouuur légèrement compliquée par les postes de ses protagonistes. Le président français, Guy Dupont, devient président après la démission surprise de son prédécesseur, qui à cause d'une crise de nerfs court nu dans les rues de Paris. La chancelière, qui s'apprêtait à signer un accord européen de changement d'énergie avec sortie du nucléaire, se demande bien si Dupont sera d'aussi bonne volonté que le président Oualpé. [Certains noms ont été changé par mes soins.] Elle regarde les clichés de lui diffusés dans la presse, et se dit qu'il lui rappelle quelqu'un... Sa mémoire lui reviendra lors d'une rencontre entre chefs d'Etat, dans la cuisine où une insomnie l'amène en même temps que Dupont, avec qui elle se fritte sur l'énergie avant d'accepter son omelette à la marjolaine de la mort qui tue.

 Lui, c'est le Kasper Juul / conseiller de la chancelière. Le film n'était certes pas digne de Borgen, mais pas trop mauvais non plus. Pour être réaliste, le scénariste a bien pensé à faire venir au sommet le premier ministre italien avec deux femmes, aucune d'entre elles n'étant son épouse. Blague facile, qui a bien fonctionné sur moi, subtile que je suis.

Dupont n'est autre que le jeune étudiant français adorable qu'elle avait rencontré lors d'une fête sur un toit la nuit de la chute du mur de Berlin, et qu'elle avait embrassé passionnément sur fond de With or Without You de U2, avant qu'il ne disparaisse sans laisser de trace au petit matin. Pour tout vous dire, la scène sur le toit avait beaucoup de charme, et m'a peut-être fait roucouler. Cependant, l'actrice choisie pour représenter la chancelière jeune ne lui ressemblait pas, ou alors en mode Jennifer Grey de Dirty Dancing avant et après son opération.


Bah oui que nous allons bien nous entendre, franchement la France n'est pas du tout attachée à l'énergie nucléaire. J'ai noté que dans la voiture vers le sommet, le conseiller de la chancelière lui dit que pour négocier avec un Français il faut utiliser ses outils de femme. Pardon ? Est-ce que ça veut juste dire ne pas crier quand on vous fait un baise-main ?

La chancelière panique un peu, surtout que le président finit par retrouver la mémoire. Son souvenir lui revient quand elle le ranime après l'avoir l'assommé sans faire exprès : elle faisait un footing, il voulait discuter avec elle, elle le fuit, il la poursuit en costard et avec moins d'agileté, finissant par tomber. Je trouve qu'un mec empêchant quelqu'un de finir sa séance de sport est un gros rustre qui mérite de se ramasser par terre. Et se se prendre des gifles en guise de réanimation, bravo à la chancelière Anna.


Salut, je suis Superwoman. Cela dit dans ce film je fais mon footing sur la pelouse devant le Parlement donc clairement j'aime bien tourner en rond.

Ensuite, de fil en aiguille, Anna se rend compte que Guy n'avait pas voulu la quitter mais lui avait à l'époque laissé un petit mot qui avait dû s'envoler du toit, avant que les deux ne s'avouent qu'ils sont encore sensibles à leurs charmes respectifs, éoliennes ou pas. Cela aboutit donc à une relation secrète et politiquement dangereuse évidemment, sur fond de négocation européenne sur l'énergie... La chancelière veut rompre, sous pression d'un opposant qui a des photos d'elle et de son chéri, et puis en fait non, et elle annonce à la télé qu'en fait elle veut comme toute femme allier vie privée et travail. Elle dit même que les secrets de la réussite de sa relation sont la communication blablabla et aussi de se serrer la main régulièrement, s'attirant la sympathie du public. [Je sais que des mineures lisent ce blog.] 



 Comme vous l'aurez deviné, tout se finira bien, autour d'une omelette à la marjolaine. Comme je n'en ai jamais mangé, je ne suis pas sûre de trouver ceci plus crédible que l'idée que deux chefs d'Etat deviennent amants.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire