samedi 18 janvier 2014

Lockerrr (détendu, avec un r roulé)

Locker, c'est de loin mon adjectif préféré en Allemand du sport. Quand mes camarades du club de course à pied courent locker, certes ce n'est pas extrêmement locker pour moi, mais au moins, ils ne me sèment pas dans la forêt où je risquerais de croiser seule des sangliers - cela dit même si je les croise en leur compagnie pas de doute que si un sanglier énervé ne chope qu'une personne, ce sera moi, la dernière du groupe sans don de grimpe aux arbres. 

Locker, c'est  aussi ce que dit régulièrement et avec un charmant accent le prof de fitness du boulot, nouvelle activité proposée à deux pas de mon bureau pour des pauses vitalité. Après une séance gratos d'essai, j'ai été conquise et espère donc avoir à la fin de la session, en avril, des abdos en béton et de jolis biceps à point pour les exposer dans ma robe de mariée - les bras, pas le ventre, on ne s'excite pas sur ma Freikörperkultur encore limitée.


Notre prof m'a tout de suite fait penser au coach brésilien Special K présenté sur la boîte de céréales d'une amie à l'internat au lycée. Enfin, en tout cas, je l'imagine bien comme ça, ce coach Special K : en t-shirt sans manches, plutôt musclé, avec un accent exotique, un déhanché de génie et de bons conseils pour le sport. Sauf que notre cher entraîneur n'est pas brésilien mais bulgare. Quant à son déhanché, notons qu'il vient tout simplement de son métier premier, danseur pro.

Du fait de cette grâce naturelle chez lui, il a l'air de danser pendant les séquences et fredonne en même temps que la musique plutôt latino (nan mais franchement est-il vraiiiment bulgare ?) en nous faisant enchaîner différents exos de renforcement de nos ventres, bras, dos, jambes et fessiers. Il nous fait nous applaudir avec une main sur la fesse après le gainage de nos postérieurs. Hé oui, avec lui la bonne humeur et le jeu sont de mise, ainsi l'heure en compagnie de quelques autres personnes seulement passe bien vite.

J'aime bien la manière dont il prononce mon prénom, ça me donne une nouvelle identité, identité sous laquelle j'ai un peu moins honte de mettre légèrement plus de temps que la moyenne à comprendre quel bras lever avec quel jambe. On ne se refait pas : ma bonne fée a  oublié de me doter de coordination. Je finis heureusement en général par prendre le coup, et à en juger par les brûlures de mes abdos juste après la séance, je cible les cellules qu'il faut. Comme ça, au prochain cours de yoga, quand la prof nous dira d'activer nos bandhas, je saurai de quoi elle parle et j'en aurai ptêt à activer, justement.

Pour ne rien gâcher, l'heure se termine au sol avec une petite torsion de la colonne vertébrale et une position du cadavre je dirais (quoique perso j'aime bien finir en Ananda Balasana appelé happy baby)... pendant que l'entraîneur nous berce de sa voix au r roulés en lisant un texte poétique portant par exemple sur une île fleurie au-dessus de laquelle chacun vole en se sentant comme un oiseau amoureux. Une charmante parenthèse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire