vendredi 15 novembre 2013

Gâteau de non-anniversaire

La tradition de mon équipe concernant les annivs est la suivante :
  • Remise d'un bouquet à l'heureux plus vieux, financé par une caisse commune 
  • Réception par tous d'un gâteau offert par la personne concernée, souvent lors d'une réunion de groupe. 
J'ai décidé d'apporter le mien un jour avant de vieillir, me valant un grand étonnement de la part de mes collègues. Heureusement j'étais prévenue de cette angoisse par un bouquin sur les mœurs allemandes. Je veux dire, au pire, je n'atteins pas mon nouvel âge, mais au moins, j'aurais laissé un bon souvenir de moi aux autres ! Qui ont d'ailleurs mangé mon oeuvre de bon cœur, ne me souhaitant bien entendu pas mon anniversaire en avance - paraît que si on le fait la personne se jette d'un pont (et ceci, c'est pour le rare cas où un bus ne lui a pas roulé dessus avant). Je ne vous raconte pas le combo anniv en avance - où l'on trinque sans regarder son partenaire dans les yeux : dans ces cas-là, le bus porte des pneus cloutés. Bim. Fallait pas tenter le destin.

Je leur avais concocté un gâteau citrouille-chocolat, réunissant en une recette, inspirée de plusieurs autres piochées sur internet, mes deux grands amours culinaires.



J'étais l'heureuse propriétaire d'une balance de cuisine, objet détesté par Dômeu, mon rêve depuis longtemps, non pas pour me brider, mais pour savoir ce que j'utilise, chose impossible sans pour quelqu'un sans l'intuition géniale de mon compagnon. La farine et ses amis les classiques se mesurent aisément au verre doseur, mais qu'en est-il de la masse d'une citrouille, hein ? Ma cousine Bécassine m'a assurée que j'avais raison de vouloir investir, j'ai donc craqué pour moins de dix euros et sans doute l'esclavage de gens pauvres là-bas au loin en Asie.

Même si je suis maintenant un monstre issu du capitalisme et en crise conjugale, je peux vous dire avoir utilisé 871 grammes de chair de citrouille minutieusement épluchée et coupée en dés, avant d'être réduite en purée avec 125g de beurre, enfin ça, c'était la moitié d'une plaquette à l'oeil. J'y ai ajouté 111g de sucre pesés avec joie, un sachet de 200g de poudre de noisettes, 207g de farine de nouveau grâce à l'objet rêvé, et enfin quatre oeufs, deux sachets de levure, deux sachets de sucre vanillé et du gingembre, de la cannelle et de la noix de muscade, au pif pour les épices, avant de détruire les grumeaux non pas à la force de mes bras mais à celle du mixeur à bras. Merci à la technologie.


 Côté chocolat, j'ai réduit en pépites deux tablettes de chocolat bien noir, au couteau normal selon les conseils de ma cousine Bécassine, parce que je ne comprends pas comment Dômeu se débrouille avec un couteau économe pour la même tâche.


 Lesdites pépites ont quasiment toutes fondu au mélange car la purée de citrouille était encore chaude, j'étais un peu triste que mon gâteau ne soit pas orange.


Petit aparté, j'ai appris que cuisiner avec des bougies allumées est certes charmant mais très crétin si on laisse une bougie à côté d'un fait-tout. Heureusement les flammes ont fait du bruit. Sans commentaire, merci (il y a toujours la possibilité d'en faire en bas de l'article, note de Dômeu).

Dômeu est arrivé à temps pour m'aider à nettoyer la cuisine - non incendiée - et à surveiller la cuisson, ce que je déteste par-dessus tout. Nettoyer la cuisine, en effet c'est mieux à deux, mais ça ne m'angoisse pas, y'a rien à foutre en l'air, par exemple tout un travail de préparation de citrouille.


 Il a réussi avec brio son rôle, mille mercis, et ces cakes sont sortis du four. J'ai dit à Dômeu qu'ils étaient moches, ce à quoi il a répondu "En effet, on dirait des bouses" (mais des bouses appétissantes ! Dômeu). Chic. 


Fort heureusement c'étaient de bonnes bouses, dixit Dômeu qui en a goûté une part le matin, puis mes collègues, dont une m'a demandé la recette, ce qui a failli me faire crever d'orgueil. 


C'est ptêt comme ça que je vais subir la poisse de cette célébration culinaire en avance : crever d'orgueil pour un gâteau lui-même sans prétention. En attendant, cette part gobée depuis vous fait un sourire à la citrouille, elle est pas belle la vie ?

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