dimanche 31 mars 2013

Osterpromenade (promenade de Pâques)

Ce dimanche, nous étions plutôt peinards, avons fait du ménage, du footing et tout, pas la grosse teuf pascale donc, mais l'après-midi, nous avons décidé de mettre le nez dehors pour une petite promenade qui nous donne l'occasion de vous montrer des rues près de chez nous et de vous parler d'un dessinateur détourné par le nazisme, Zille.



Encore une fois grâce au site visitberlin.de, nous avons trouvé une petite expo à aller voir pas loin de chez nous, près du château, ce qui a donné un but à notre promenade. L'expo était organisée dans une maison abrîtant d'autres expos historiques et artistiques dans ses nombreuses salles, la Villa Oppenheim. Dans le cadre de l'année anniversaire des 80 ans de la prise du pouvoir par les nazis, pas mal de manifestations culturelles et de commémoration sont organisées dans Berlin, la présentation de la censure et de la réécriture de Zille par le national-socialisme en est une.


Qui est Zille ? Hé bien, selon les panneaux, si Marx est un théoricien du prolétariat, Zille en est un chroniqueur. Mort en 1929, il n'a pas eu l'heur de connaître les sombres années de la dictature en Allemagne. Mais ses dessins, si. Forcément, un auteur qui dessine contre la guerre, montre des ouvriers pauvres et blasés par leur travail, des Juifs même pas méchants tous moches, ça ne collait pas avec l'idéologie nazie.


Ce qui est instructif est que le pouvoir de l'époque ne s'est pas contenté de censurer ses oeuvres, il les a réécrites, et a publié les nouveaux ouvrages sans mention des modifs. Un travail de maître. Ainsi une image où une femme et un homme regarde avec dépît un bol de nourriture a vu sa légende "Hé oui je n'avais que de quoi acheter des os" s'est vue affublée de la phrase "Oui mon fils je t'apporte encore à manger, je suis heureuse que cela te rende en forme et t'empêche de picoler". D'autres images ont tout simplement été supprimées du livre, fastoche.



Les images de Zille étaient intéressantes à regarder, leurs légendes demandaient des efforts de compréhension puisque c'était du dialecte berlinois et non de l'Allemand. Ce fut un léger aperçu de la dictature nazie, nous aurons sans doute encore de nombreuses fois l'occasion d'avoir froid dans le dos ou mal au ventre, mais là, après cette petite expo, nous sommes repartis. 

La Villa Oppenheim était une chouette découverte, et comme elle a un café, dans un endroit tranquille à côté d'un petit parc, nous la conseillons comme point de chute aux visiteurs du château de Charlottenburg plutôt que d'aller s'entasser dans des bouibouis à touristes. Enfin, ceci sans avoir testé ledit café et ses prix.

Sans être aussi performant que visitberlin, voici quelques façades aperçues pendant notre promenade :



Dômeu aime les immeubles modernes en verre.


Il aime vraiment ça.


Une indication importante pour ceux qui rêvent de venir vivre à Berlin, il faut comprendre ce symbole : une vitrine entourée de ballons, ça veut toujours dire "ouverture ou nouvelle ouverture". Que le magasin vende des pains, des massages ou des pneus, c'est comme ça, c'est le signe.   

Et aussi, nous sommes passés devant un café proposant des chocolats chauds à l'alcool. Or, depuis notre virée à Potsdam, nous rêvions de boire de nouveau un jour du chocolat chaud à l'Amaretto. Sans avoir vraiment cherché à le faire, en effet, puisqu'il nous aurait suffi d'acheter une bouteille de l'alcool qui va bien. Notre découverte du café n'en a été que plus appréciée je trouve.


Les boissons fantasmées étaient délicieuses, avec un coeur dans la mousse réussi sur la mienne - la serveuse avait ptêt peur que je crois qu'elle voulait draguer Dômeu.

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