samedi 16 mars 2013

Der Minister

Cette année, Annette Schavan, la ministre allemande de l'enseignement supérieur et de la recherche a dû démissionner pour des soupçons de plagiat dans sa thèse. Cela a aussi été le cas pour un ministre de la défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, l'année précédente. Elle avait à ce moment là expliqué que son ex collègue lui "faisait honte, pas seulement en cachette". 

Pour sa défense, apparemment, sa faute à elle est moins grave que celle du gugus dont la thèse a sans doute écrite par quelqu'un d'autre à l'aide de fantastiques collages. À l'époque de sa démission, le scandale avait été fort. Mardi sur Sat1, la colère et l'indignation ont fait place à la comédie à l'occasion de la diffusion d'un film satirique sur le ministre.



Après avoir vu moult affiches dans la rue, et après avoir lu une bonne critique dans Stern, nous avons décidé de nous planter sur notre canapé face à l'écran géant inclus dans notre appart meublé. Avec sur les genoux nos assiettes du splendide risotto cuisiné par Dômeu, et à nos côtés les verres du Riesling conseillé pour l'accompagner, nous avons regardé l’œuvre. Le film était bien mené, drôle au premier degré avec l'histoire de ce jeune prétentieux qui se hisse haut dans la politique à l'aide des conseils en communication de son ami d'enfance. On voit notamment le moment où ce dernier change la coiffure de son pote et lui rajoute des lunettes pour lui créer son style bien reconnaissable. Et puis quand il devient ministre, les deux compères dansent comme des fous dans son bureau, très fiers d'eux.


D'après ce que nous avons pu saisir, et les réactions de mes collègues - plutôt allemands alors que Dômeu bosse dans un milieu plus international, y'avait aussi du très bon second degré, des références à des événements réels. Soit. En tout cas, même sans connaître tout ça, nous avons pu rire en voyant Merkel/Murkel - elle, nous la situons bien au moins - choisir sa veste devant un dressing monumental aux couleurs variées, la chancelière en possédant vraiment beaucoup

Et puis nous avons pu nous dire que franchement, le baron Karl-Theodor Maria Nikolaus Johann Jacob Philipp Franz Joseph Sylvester Freiherr von und zu Guttenberg (le nom est parfaitement authentique) avait utilisé près de 96% de matériaux recyclés pour sa thèse. D'où son actuel surnom de baron zu Googleberg. L'explication donné par le film à la grande densité de plagiat dans sa thèse est que son ami doit la rédiger pour lui en étant payé aux mots de texte original. L'épouse de celui-ci compte sur l'argent ainsi gagné pour l'achat d'une nouvelle maison et pour avoir le temps de faire sa spécialité de médecine. Elle décide donc d'enlever toutes les notes de bas de page, pfiou, comme ça d'un coup, devant son mari effaré.

Le film nous a fait passer une bonne soirée, même si les 4 pauses pubs étaient de trop. Les premières sont bien pour faire la vaisselle, le dessert ou les tisanes, mais la dernière, bah, elle sert seulement à commencer à somnoler devant l'écran. Mais nous étions contents, la télé allemande a l'air de faire de bonnes choses parfois, et nous avons confortablement travaillé à notre intégration culturelle.

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